Douze Lunes
28 juillet 2001
 
>> Un m�t�ore visible dans le nord des Etats Unis et au Canada a �t� observ� Lundi dernier. Ce ph�nom�ne, bien que pas si rare que �a (presque tous les jours des objets plus ou moins gros tombent de l'espace et se d�sint�grent plus ou moins dans l'atmosph�re, dans des zones g�n�ralement inhabit�es) est tr�s rarement observ�.
27 juillet 2001
 
>> Si vous n'avez pas encore vu "Warriors, l'impossible mission", courez l'acheter ou le louer en vid�o. Ce t�l�film de trois heures pass� sur Arte il y a six mois est une des choses qui m'ont marqu� cette ann�e. On ne sort pas de "Warriors" intact. Ce t�l�film britannique reconstitue la mission des casques bleus britanniques � Vitez en Bosnie en 1992. La Bosnie en 1992 est � feu et � sang, massacres, exactions, pillages et �puration ethnique. L'horreur au quotidien. Les casques bleus sont totalement impuissants � �viter les massacres et � sauver les populations, il assistent bloqu�s par les ordres de l'ONU au drame bosniaque. Et ne tardent pas � sympathiser avec les victimes. Humiliations, impuissance, horreur� m�me la mort de l'un des leurs, victime d'un sniper. Le t�l�film est bas� sur des dizaines de t�moignages, c'est du cin�ma v�rit�, la cam�ra reste pr�s de ces sujets: cinq jeunes soldats tous originaires de Liverpool. On les voit avant, pendant et apr�s leur mission, et l'apr�s est terrible car aucun d'entre eux ne rentre intact, tous sont marqu�s, traumatis�s parce qu'ils viennent de voir. C'est un t�l�film de tr�s grande qualit�, poignant, la r�alisation est excellente et les acteurs tous tr�s bons. Tourn� en Slov�nie avec des figurants du cru. A voir absolument pour comprendre ou essayer de comprendre le conflit de l'ex Yougoslavie.
Lire le dossier excellent de T�l�rama.

 
>> Pour ceux qui croient encore que le Kouign A Man est fait avec du beurre, du beurre, de la farine, du beurre et une pelle � b�ton, cet article du Monde fait le tour de la question (essaye), article moins lourd que son sujet!
 
>> Google Image Search a rajout� 100 millions d'images � sa database, c'est extraordinaire! Essayez de faire "tgv" pour voir.
 
>> Orages ce soir, apr�s l'orage, plut�t cors�, le ciel est par� de couleurs incroyables: rouge vif, mauve, violet, bleu profond dans les trous, orange, rose, gris, noir et de tous les tons entre le rouge vif et le gris rouge, et des �clairs au loin, incroyable!
 
>> Quelques liens, en vrac:

> Magnifique montage de photos d'une temp�te plan�taire sur Mars sur APOD, ou comment une plan�te enti�re est couverte de poussi�re.

> Bient�t les femmes pourront ne plus �tre ennuy�es par leurs r�gles, encore une victoire de l'homme sur la nature?

A new drug being developed would eliminate menstruation altogether, while still allowing women to get pregnant. Another drug would eliminate both periods and pregnancy.

If the drugs, called progestin antagonists, are also successful in humans, they could treat women with the painful symptoms of endometriosis, a build-up of too much uterine lining that affects more than 5 million women in the United States. Women who have painful cramps or other problems with menstruation might also be candidates for the drug.


via plasticbag (plasticbag.org).


20 juillet 2001
 
>> Pour ceux qui lisent l'anglais il faut absolument aller lire cette discussion sur MetaFilter. Hilarant, malin, intelligent� Le sujet est "comment reconna�tre un touriste am�ricain en Europe?" (via dangerousmeta).
 
>> Malgr� tous mes efforts, cette page a un look minable sur Netscape. De gr�ce, utilisez MSIE 5... Je sais,... l'empire de Redmond et tout �a... mais bon!
19 juillet 2001
 
PACO IGNACIO TAIBO II
>> Paco Ignacio Taibo II est un auteur mexicain prolifique et talentueux. Francisco Ignacio Taibo Mahojo est n� en 1949 � Gijon en Espagne. Famille de gauche, le grand p�re a fait la guerre civile espagnole, cot� r�publicain, le p�re, �crivain et journaliste, partira de l'Espagne franquiste avec sa famille en 1958 pour s'installer au Mexique. Paco, son fils, deviendra journaliste et militant politique, militant syndical et professeur � la facult� d'Histoire et d'Anthropologie de Mexico, grand auteur aussi, extr�mement prolifique: plus de 50 titres publi�s au Mexique, des romans, des nouvelles, des essais, des contes, des essais d'Histoire. Il est surtout connu en France pour ses romans policiers noirs.
Les livres de Paco Ignacio Taibo II sont la plupart du temps des romans policiers d�cal�s, l'auteur a le sens des rapprochements os�s, des formules percutantes, des intrigues complexes, des personnages �tranges. La ville de Mexico y est un personnage � part enti�re, les luttes politiques et syndicales toujours pr�sentes, la d�nonciation des scandales et de la corruption un des th�mes de pr�dilection. Son style est toujours alerte, enlev�, percutant. Il est rare de pouvoir dire d'un auteur que tout est bon, rien � jeter, Paco Ignacio Taibo II est un de ces auteurs l��
Jetez vous sur ses livres (tous en poche):
> "Le Rendez-vous des h�ros" (Rivages poche).
> "Cosa Facil" (Rivages/Noir).
> "Sentant que le champ de bataille�" (Babel).
> "A Quatre mains" (Rivages/Noir).
> "De Passage" (M�taili�).
> "Ombre de l'ombre" (Rivages/Noir).
> "Jours de combat" (Rivages/Noir).
> "M�me ville sous la pluie" (Rivages/Noir).
> "Pas de fin heureuse" (Rivages/Noir).
> "Quelques Nuages" (Rivages/Noir).
> "La vie m�me" (Rivages/Noir).
> "La bicyclette de L�onard" (Rivages/Noir).
Et enfin sa biographie de Che Guevara: "Ernesto Guevara connu aussi comme le CHE" (M�taili�).

 
CROSS CHANNEL
>> En Angleterre, Lord Archer, pair du royaume, ancien favori de Margaret Thatcher, ancien d�put� et ancien pr�sident adjoint du parti conservateur, candidat � la mairie de Londres et �crivain de nombreux thrillers best-sellers a �t� condamn� aujourd'hui � quatre ans de prison pour parjure et entrave au cour de la justice. En 1986 il avait intent� un proc�s en diffamation contre le tablo�d "Daily Star" qui avait r�v�l� que le d�put� avait couch� avec une prostitu�e. Pendant le proc�s il avait fourni le t�moignage d'un ami qui lui donnait un alibi et des pages d'agenda qui prouvait que le jour o� le "Daily Star" le disait dans les bras d'une femme de petite vertu, il �tait en fait occup� ailleurs. Le "Daily Star" fut condamn� a lui payer �500 000 (5 millions de francs) de dommages et int�r�ts. En 1999, lors de la campagne pour l'�lection du maire de Londres, l'ami qui avait fourni l'alibi se r�tracta soudain et r�v�la � un autre tablo�d le "News Of The World", son faux t�moignage ainsi que la falsification de l'agenda produit durant le proc�s. C'est cette affaire qui conduit aujourd'hui Lord Archer � la prison de Belmarsh.
Lord Archer �tait de ces tory flamboyants et arrogants arriv�s au pouvoir dans l'ombre de Mme Thatcher, d�put� � 29 ans il est forc� de d�missionner pour une affaire trouble, pour se refaire il �crit des thrillers qui se vendent comme des petits pains dans le monde entier. Il revient sur le devant de la sc�ne, richissime gr�ce � ses livres, et se voit accorder un pairage (un anoblissement le qualifiant pour si�ger � la chambre des Lords) en 1994. Il �tait favori pour le poste de maire de Londres quand �clata l'affaire.

Sources (en anglais):
Portrait de Lord Archer.
BBC et The Guardian

18 juillet 2001
 
>> J'ai fait une nouvelle pr�sentation � "Douze Lunes", est-ce qu'elle vous pla�t? Je fait mes premiers pas en web-design en modifiant petit � petit le mod�le de base fourni par Blogger. J'apprends un peu de HTML par la m�me occasion, c'est amusant et pas tr�s difficile. N�anmoins j'ai eu un choc en ouvrant "Douze Lunes" avec Netscape Navigator: �a n'avait rien � voir avec ce que je voyais avec MSIE 5. J'ai fait quelques modifications, mais il y a des choses que je ne comprends tout de m�me pas, pourquoi le titre "Douze Lunes" appara�t en majuscule sur MSIE et en minuscule sur Netscape, par exemple, alors que la commande HTML pr�cise bien que c'est en majuscule. Le probl�me vient du fait que les deux navigateurs ne lisent pas le code de la m�me fa�on et que certaines commandes fonctionnent chez l'un et pas chez l'autre.
D'une mani�re g�n�rale j'aime beaucoup plus MSIE 5 qui, � mon sens est beaucoup plus avanc� que Navigator, pratique et plus fonctionnel surtout pour surfer hors-ligne.
Je me demande ce que ma page donne avec d'autres navigateurs, en particulier celui d'AOL? Quelqu'un pourrait il m'envoyer une image?

17 juillet 2001
 
Magnifique photo de n�buleuse sur Astronomy Picture Of the Day (APOD).
 
VIGNETTES
Ce soir m�tro Madeleine:
Sur le quai � ma gauche un type qui manipule un Palm Pilot (ces petites machines me font tr�s envie), � ma droite un chinois qui lit un journal en chinois (j'adore les id�ogrammes). Sur le quai en face, seul sous une affiche du "Printemps", un clochard, alcoolis�, soliloque bruyamment, il est question d'une certaine Suzy qui, selon le clochard, est une salope (�a ne rime m�me pas).
Quand le m�tro arrive un type se pr�cipite et s'arr�te devant la porte, bloquant tout le monde, la foule derri�re lui s'anime un peu, il explique qu'il ne monte pas tout de suite (il veut dire qu'il veut monter le dernier) car il descend � la prochaine. On le bouscule sans m�nagement!
M�tro bond�, deux types, un jeune et un vieux restent cependant sur leurs strapontins, manifestant un bel esprit de r�sistance et d'envie d'emmerder le monde.
Miraculeusement, � St Lazare je trouve une place assise juste devant moi. A cot� de moi une dame d'aspect bourgeois lit un opuscule sur "La Situation Pr�occupante Des Jeunes Pr�tres"; en face d'elle une femme lit "Elle" en couverture duquel s'affiche Loana nue; mon chinois de tout � l'heure est en face de moi et lit toujours son dazibao; sur les si�ges de l'autre cot� un couple d'allure tamoule bavarde dans une langue liquide.

 
En fran�ais nous avons rue, route, avenue, boulevard, all�e, impasse, villa, cours, quai, place, chemin, venelle, passage, mais en anglais il y a profusion de termes pour d�signer une rue: street, avenue, road, walk, crescent, lane, mews, drive, terrace, gardens, row, embankment, place, circus, plaza, way, path, square, grove, greens, gate, villas, alley, arcade, bend, circle, court, fork, passage, rise, wharf, yard. Comme les esquimaux qui ont, dit-on mais il para�t que c'est une l�gende, plein de mots pour d�signer la neige. Que peut on en d�duire des anglais?
16 juillet 2001
 
Envoy�s par mon fr�re Sylvain, ces noms de villages pittoresques:
1) po�tiques: MIREFLEURS (village situ� au sud-est de CLERMONT FERRAND) 2) scato: SAINT MERD (au NE d'USSEL). 3) rustiques: ECHANDELYS (Puy de D�me) CHAMBROUTET (Dx S�vres) CHAMPILLET (Cher) VAU EN PRE (Sa�ne et Loire) PRE EN PAIL (Mayenne) 4) po�tiques: EVOLENE (Valais - Suisse) FONCHES-FONCHETTE (Somme) CLAIRVIVRE (Dordogne) 5) on compte: AHUN (Creuse) DEULCHAISES (Allier) TROIS-MOUTIERS (Vienne) QUATRE CHEMINS (Vend�e) CINQ MARS (Indre et Loire) SIX FOURS (Var) SEPTMONCEL (Jura) OCTEVILLE (Seine Mme) NEUFVILLES (Hainaut - Belgique) DIXMUDE (Flandre -Belgique) ONZAIN (Loir et Cher) DOUZILLY (Indre et Loire) TREIZE-VENTS (Vend�e).

 
Samedi soir, la Tour Eiffel a �teint provisoirement son scintillement pour un an et demi. On s'�tait habitu� � la voir comme �a, le scintillement va nous manquer, bien qu'en bon parisien on feignait de n'y plus pr�ter attention. Ce tr�s bon article retrace l'histoire de la Tour. Quand vous visitez la Tour Eiffel vous pouvez voir au sommet l'appartement de Gustave Eiffel. L'ing�nieur s'�tait fait am�nager une petite gar�onni�re juste en haut de sa tour. Quel plaisir ce devait �tre de r�ver la nuit l� haut, � la pointe de cet extraordinaire �difice� Roland BARTHES a consacr� un petit texte en 1964 � la fascination qu'exerce sur le monde entier cette tour de fer, sa conclusion?:

"Regard, objet, symbole, La Tour est tout ce que l'homme met en elle, et ce tout est infini. Spectacle regard� et regardant, �difice inutile et irrempla�able, monde familier et symbole h�ro�que, t�moin d'un si�cle et monument toujours neuf, objet inimitable et sans cesse reproduit, elle est le signe pur, ouvert � tous les temps, � toutes les images et � tous les sens, la m�taphore sans frein; � travers la Tour, les hommes exercent cette grande fonction de l'imaginaire, qui est leur libert�, puisque aucune histoire, si sombre soit-elle, n'a jamais pu leur enlever."

Voir aussi le Palais Garnier.

15 juillet 2001
 
Gil JOUANARD:

"Cette expression de carnet de bord, qui d�finit au plus juste la nature des �crits par lesquels je m�efforce de mieux respirer le temps qui passe, d�signe bien en effet la position de " tout moi " � l�instant o� j��cris : � ces heures de pointe de mon existence, je me tiens juste au bord, sur le tranchant de moi-m�me. Car c�est l�, sur le fil de son avanc�e ultime, que l�attention trouve la meilleure occurrence pour prendre son vol. Ainsi mon carnet de bord ne s��tend-il � perte de vue dans mon dos et sous mes pieds que pour, brusquement, faire face au " gain de vue ", au grand ouvert, qui peut �tre suffocant ou �blouissant. Je me tiens � la latitude et � la longitude de son �-pic, surplombant ce trop-plein qu�aussi bien on appelle le vide. Et alors, je laisse venir ce qui vient. Ne prenant pas plus au s�rieux l��criture que je ne saurais la n�gliger. Le combustible auquel je me r�chauffe et me reconstitue, ce sont les mots qui s�articulent sans bruit dans la chambre d��chos qui s�ouvre � moi juste au bord du carnet."

Gil Jouanard, "Le Jour et l'Heure". Editions Verdier

 
Chanteuses de Jazz� En quatre jours de r�clusion volontaire due � une bronchite (�a va mieux, merci), j'ai �cout� et r��cout� quelques unes de mes chanteuses de Jazz pr�f�r�es: Dee Dee Bridgewater ("Love and Peace" et "Dear Ella"), Sarah Vaughan ("Swingin' Easy"), Anita O'Day ("All The Sad Young Men"), Ella Fitzgerald ("Cole Porter Songbook" et "Johnny Mercer Songbook"), Diana Krall ("Love Scenes" et "All For You"), Abbey Lincoln ("You Gotta Pay The Band"), Lisa Ekdahl ("When Did You Leave Heaven") et enfin, la plus grande de toutes, Miss Billie Holiday ("Love Songs").
 
Apr�s deux jours de brumes et de pluies, l'air ce matin est pur comme un matin d'hiver. De chez moi on voit les collines de Montmorency et les tours de la D�fense, si pr�s qu'on croit pouvoir les toucher. L'air est d'un blanc lumineux et les nuages s'effilochent comme un mauvais r�ve. Les pans de bleu qui rayent le ciel sont tr�s clairs, presque turquoises. Le blanc des maisons et des immeubles est presque aveuglant. Dans la rue, de petits enfants noirs v�tus de pulls multicolores patouillent dans ce qui reste des pluies d'hier.
A Paris ce matin du 15 juillet.

 
VIVRE A PARIS
En trois semaines j'ai �t� bri�vement dans les villes suivantes, dans l'ordre: Chalon sur Sa�ne, Rennes, Bordeaux, Lyon, Marseille, Avignon, Toulon, Strasbourg, Mulhouse, Dijon. Il me manque le nord, la Normandie, le centre et l'extr�me sud-ouest. Plus que jamais ma conviction est in�branlable: je ne suis nulle part aussi bien qu'� Paris! Certes, comme j'ai fait tous ces voyages en train, quand je ne dormais pas j'ai pu observer de tr�s beaux paysages. J'ai ador� la Provence comme toujours, la vall�e du Doubs m'a fait frissonner, la Bourgogne et le Morvan m'ont donn� envie de m'y promener. Mais rien ne m'est aussi cher que la vision du Sacr� C�ur juch� sur sa colline, que le canal St Martin, que le soleil qui se couche sur la Place de la Concorde, que les quais de Seine, que l'Ile St Louis, que le parc des Buttes Chaumont� N�anmoins sortir de Paris est souhaitable de temps � autres, ne serait-ce que pour le plaisir d'y revenir et de me rendre de nouveau compte que, malgr� la pollution, la salet� et la foule, Paris est ma ville, l� o� j'ai, depuis ma premi�re visite, voulu habiter, l� o� je me sens le plus chez moi. J'aime beaucoup Londres, New York ou Amsterdam, ce sont des villes o� j'aime retourner, o� j'aime me balader, que j'aime visiter, o� je pense que je pourrais vivre. Mais j'y suis un �tranger, quoi que j'y fasse. Paris est mon port d'attache. Oui je suis heureux de vivre � Paris et hormis quelques courtes escapades n'ai aucune envie d'en partir.
Voici donc un petit livre qui c�l�bre le bonheur de vivre � Paris: il s'appelle "365 BONHEURS PARISIENS", les auteurs sont Fran�oise BESSE et J�r�me GODEAU, �ditions Parigramme. Un petit texte par jour de l'ann�e pour c�l�brer la grande ville, c'est une id�e int�ressante. J'aime ce genre de concept. Chaque texte raconte une histoire, d�crit une sc�ne ou un lieu parisien sur le mode jubilatoire: � chaque jour son �merveillement de vivre � Paris. Les auteurs n'ont pas suivis les itin�raires touristiques, mais leur caprice et l'amour de leur ville. Et �a donne de belles choses comme:

"Apr�s chaque absence tu retrouves la ville, l'ossature de son visage, familier et si n�cessaire que tu ne pourrais m�me pas imaginer qu'un jour, il puisse cesser de t'accompagner."

Tout est dit.

12 juillet 2001
 
Le britannique Richard Barbrook, membre de l'Hyperm�dia Research Centre de l'universit� de Westminster, a �labor� la th�orie de l'�conomie du "don high-tech" qui trouve son application dans l'Internet. Selon lui:

" Bien qu'il ait �t� d�velopp� par les militaires am�ricains, Internet s'est propag� sur le principe du don et de la collaboration, avec comme mod�le la diffusion des recherches universitaires. Le libre �change de l'information est ancr� dans les technologies et les usages sociaux du cyberespace."

" Les n�o-lib�raux pensent qu'Internet est un march� o� l'information peut s'acheter et se vendre. L'ironie, c'est que rien de tout cela n'arrive sur Internet. Bien s�r qu'on peut utiliser l'Internet pour gagner de l'argent, mais s�rement pas en achetant et en vendant de l'information. Sur Internet, l'information est donn�e, et les gens veulent donner leur information : il suffit de regarder les listes de diffusions, le nombre de JPEG, de MP3, de mails qu'on re�oit par jour."

Je suis fascin�, en effet, de voir combien de choses sont mises sur Internet gratuitement, avec pour seule motivation l'envie de partager des connaissances et des int�r�ts. Le ph�nom�ne des "weblogs" par exemple, le MP3, les images. Des gens passent un temps consid�rable � surfer pour les autres, � �crire, � prendre et publier leurs photos, etc..., et ce, sans aucune r�mun�ration ni recherche de la c�l�brit�, et parfois des choses extr�mement s�rieuses et de tr�s bon niveau sont publi�es en tout b�n�volat! C'est ce qui fait tout l'int�r�t que je trouve au web. Et certainement pas l'Internet commercial, qui tangue dangereusement d'ailleurs: je suis un gros surfeur et pourtant je n'ai achet� qu'une seule fois quelque chose, sur Amazon. Je ne sais pas s'il y a un avenir pour l'Internet marchand, mais il y en a s�rement un pour le "don high-tech". Comme le dit Richard Barbrook:

"L'int�r�t des utilisateurs du Net garantit que l'�conomie du don high-tech continuera d'�tre florissante. Ils collaborent entre eux sans la m�diation directe de l'argent ou de la politique."

Lire l'article du Monde: "G�n�ration Cyberpunk" et l'interview de Richard Barbrook.

 
Vous avez sans doute not� les changements de polices et de couleurs de police sur "Douze Lunes" ces derniers temps , excusez, mais je cherche quelle pr�sentation me pla�t le mieux. Je pense que la pr�sentation actuelle est d�finitive cependant. Est-ce qu'elle vous convient?
07 juillet 2001
 
Il ne fait d�cid�ment pas bon d'�tre stagiaire � Washington. Apr�s Monica Lewinski, l'affaire qui agite la capitale am�ricaine en ce moment est la myst�rieuse disparition de Chandra Levy et sa relation avec le d�put� � la chambre des repr�sentants Gary Condit.
Chandra Levy est une jeune femme californienne de 24 ans, passionn�e de politique qui r�ve de faire une carri�re � un poste important dans une administration f�d�rale de type FBI. Elle arrive � Washington en Septembre 2000 et devient stagiaire au Bureau F�d�ral des Prisons. Elle rencontre son d�put�, le "congressman" Gary Condit. Celui-ci, mari�s, deux enfants, est assez narcissique, on lui soup�onne des relations f�minines ill�gitimes, il vit seul � Washington, sa femme restant en Californie. A plusieurs reprises Chandra d�voile sa relation plus qu'amicale avec le d�put�, � sa famille, dans ses e-mails, � ses amis, tout en s'effor�ant de la voiler de myst�re. Le 1er mai, alors que son stage est termin� et qu'elle s'appr�te � retourner en Californie, Chandra L�vy sort de chez elle les mains vides et dispara�t. Tous les efforts de la police et de sa famille pour la retrouver sont rest�s vains � ce jour. Tr�s vite les regards se tournent vers Gary Condit. La famille de Chandra d�voile publiquement ce qu'elle sait sur les relations du d�put� avec Chandra. Condit d�ment, d�clare que seule une profonde amiti� le liait � la disparue et, qu'�videmment, il n'est pour rien dans sa disparition. Mais les m�dia s'emparent de l'affaire. Les soup�ons et les r�v�lations fusent. Le d�put� est interrog� par la police � deux reprises. Les avocats entrent en sc�ne: curieusement ils ont tous d�j� �t� impliqu�s dans l'affaire Lewinski! On apprend que Levy aurait appel� Condit de nombreuses fois sur son t�l�phone GSM juste avant sa disparition, que Condit aurait rompu avec elle deux jours avant le 1er mai fatidique. Les tablo�ds se d�cha�nent, on trouve une ancienne ma�tresse du d�put� qui r�v�le que celui-ci lui aurait demand�, via ses avocats, de mentir sur leurs relations. Pour l'instant le myst�re demeure, le d�put� n'est pas soup�onn� officiellement, la presse entretient le feu en distillant chaque jour de nouvelles petites r�v�lations, outre la police de Washington, le FBI, les journalistes d'enqu�te, les avocats de la famille de la disparue ont engag�s des d�tectives priv�s pour faire toute la lumi�re sur cette affaire.

Sources (en anglais):
Slate: r�sum� et chronologie de l'affaire
Article de Joshua Michah Marshall dans le San Francisco Gate.


03 juillet 2001
 
Jim Morrison, chanteur des Doors, a tir� sa r�v�rence il y a trente ans aujourd'hui. Ca nous rajeunis pas! Sa tombe est � Paris, au cimeti�re du P�re-Lachaise.

" People are strange when you're a stranger
Faces look ugly when you're alone
Women seems wicked when you're unwanted,
Streets are uneven when you're down.
When you're strange, faces come out of the rain
When you're strange, no one remembers your name,
When you're strange� "

Jim Morrison

01 juillet 2001
 
Un article tr�s int�ressant (en anglais) sur les d�m�l�s du Br�sil avec l'OMC et les grandes industries pharmaceutiques am�ricaines. Le Br�sil a d�cid� de produire des m�dicaments g�n�riques contre le SIDA pour soigner sa population � un co�t supportable par ces gens tr�s pauvres. L'OMC a port� plainte contre le Br�sil pour non respect des brevets prot�geant les m�dicaments des entreprises pharmaceutiques en question. Un compromis a �t� trouv� sous la pression des organisations non gouvernementales et le souci d'image des entreprises en question, mais des restrictions restent impos�es. Le fait de produire des m�dicaments � un prix moindre menace les profits des entreprises pharmaceutiques, mais il faut aussi reconna�tre que celles ci engagent de gros frais dans la recherche. N�anmoins quand une population tr�s pauvre ne peut se payer des m�dicaments essentiels � sa survie � cause de leur prix ne faudrait il pas faire une exception. D'autre part, le fait de laisser toute la recherche aux compagnies priv�es est lourd de cons�quences, l'article montre que:
" si le profit plus que le besoin, est la motivation des recherches m�dicales, alors des maladies comme la malaria ou la bilharziose, qui affectent les pauvres, vivants sous les tropiques, seront constamment n�glig�es. A la place, l'industrie pharmaceutique continuera � mettre toutes ses ressources dans le d�veloppement de m�dicaments contre des affections moins urgentes comme la migraine ou l'impuissance, qui servent � de plus riches clients. La survie du secteur public est essentielle pour assurer la recherche sur des m�dicaments moins profitables, qui sont cruciaux pour le bien �tre de groupes marginalis�s."
Encore une d�monstration de mes propos de vendredi.

 
Si vous partez en vacance en ce mois de juillet, (et si vous restez d'ailleurs), voici quelques livres � lire pour s'�vader intelligemment, tous en collection de poche:

MICROCOSMES (Claudio MAGRIS), folio: promenade amoureuse dans l' Europe centrale du sud, un r�cit � part du grand auteur de Trieste. Passionnant.
L'USAGE DU MONDE (Nicolas BOUVIER), PBP voyageurs: le r�cit d'un voyage entre Gen�ve et l'Afghanistan en 1954. Un grand classique de la litt�rature voyageuse. Un bonheur de lecture.
CHRONIQUE JAPONAISE (Nicolas BOUVIER), PBP voyageurs: le Japon vu de l'int�rieur par un europ�en sans id�es pr�con�ues. Un tr�s bon livre.
LE CHANT DE LA RIVIERE (Barry LOPEZ), PBP voyageurs: Un grand r�cit par le fameux naturaliste-�crivain am�ricain, envo�tant, essentiel.
UNE ANNEE A LA CAMPAGNE (Sue HUBBEL), folio: La dame aux abeilles, une ann�e dans les monts Ozarks du Missouri, un grand classique de la litt�rature naturaliste.
PELERINAGE A TINKER CREEK (Annie DILLARD) 10/18: une sorte de "WALDEN" moderne, pour les amoureux de la nature et des grands espaces, un de mes livres favoris.

 
Le guitariste Chet Atkins est mort � 77 ans. Je n'�tais pas un fan, mais Chet Atkins c'est une partie de ma jeunesse. C'�tait le mentor de Marcel Dadi, celui qui a introduit le "picking" en France dans les ann�es 70. (Marcel Dadi, mort lui m�me dans l'accident du vol TWA 800, New York � Paris en 96). Donc, � la fin des ann�es 70 on a d�couvert Dadi et le "picking", une technique de guitare particuli�re, invent�e par Chet Atkins, on distinguait, le "finger picking" qui se jouait avec les doigts, la paume de la main pos�e sur le chevalet et le pouce battant la mesure inexorablement sur les cordes de basse, (poum, poum), id�al pour le folk am�ricain, et le "flat picking" qui se jouait � toute vitesse avec un m�diator se promenant sur les cordes, id�al pour le "bluegrass". Dadi avait introduit les tablatures, sortes de partitions pour les gens qui ne connaissaient rien � la musique et vendait les tablatures de ses morceaux avec ses disques. Toute une �poque! Je jouais de la guitare en ce temps l�, et je me revois m'�chinant � d�chiffrer "Le Derviche Tourneur" (un grand succ�s de Dadi et son morceau le plus accessible) sur tablatures avec les copains! Le ma�tre absolu de Dadi �tait Chet Atkins. On ne trouvait pas ses disques en France, sauf en import, mais le succ�s de Dadi fit que les disques d'Atkins furent commercialis�s chez nous. C'�tait malheureusement souvent de la "musak" d'ascenseur! Mais il reste qu'Atkins �tait un virtuose dans son genre. Dadi fit un disque en duo avec son ma�tre, Mark Knoppfler dans sa p�riode post "Dire Straits", aussi. Chet Atkins �tait une gloire de Nashville, il a enregistr� plus de 75 disques et en a vendu 75 millions.

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