Douze Lunes
31 janvier 2002
 
>> sites que j'aime: --John Scalzi est revenu! Youpi! Apr�s un mois de hiatus utilis� � changer d'h�bergeur et � r�nover son site, mon chroniqueur pr�f�r� revient avec son "Whatever". Quel talent!
John Scalzi's Whatever Column
 
>> observations: --Il va falloir faire un choix: soit les prisonniers de Guantanamo sont des prisonniers de guerre, et en tant que tel leur sort est r�gi par la Convention de Gen�ve, soit ce sont des prisonniers de droit commun. Je ne vois pas d'entre deux. Pour l'instant ils ne sont rien qu'une mauvaise op�ration de relation publique pour l'administration am�ricaine et pain b�ni pour les antiam�ricains d�clar�s ou plus hypocrites. S'ils sont des prisonniers de guerre la Convention de Gen�ve est assez simple: le seul interrogatoire possible c'est de leur demander leur nom, leur grade et leur matricule et d�s que les hostilit�s sont finies il faut les lib�rer. S'ils sont des prisonniers de droit commun ils ont droit � un avocat et � savoir ce qu'on leur reproche exactement, on peut les interroger et ils ont le droit de ne pas r�pondre, enfin on doit dire devant quelle Cour de justice ils vont �tre jug�s. La chose se complique un peu car il semble que parmi eux se trouvent plusieurs ressortissants de pays �trangers dont la France. Il y a fort � parier que ces prisonniers sont des membres d'Al Kaida et des dirigeants Taliban, encore que l'administration am�ricaine ferait bien de rendre public leur nom, leur nationalit� et les raisons de leur pr�sence � "Camp Xray". Si de fait ce sont des membres d'Al Ka�da ou des dirigeants Taliban ce sont des terroristes internationaux et, vu leur potentiel et leurs crimes, les remettre en libert� sans autre forme et selon la Convention de Gen�ve serait totalement inconsid�r�. Ce sont des prisonniers de droit commun et ils doivent donc �tre trait�s comme tel. Toute personne humaine a des droits. Quand � les extrader vers leurs pays d'origine ce serait un peu fort, m�me s'ils ne sont pas des citoyens am�ricains leurs actions visaient � tuer des am�ricains, et ceux ci sont parfaitement en droit de les juger aux �tats Unis. Il est amusant (ou irritant c'est selon) de voir quelles critiques pleuvent sur l'administration am�ricaine parce qu'elle d�tient dans une situation certes pr�caire et qui m�rite d'�tre �claircie, quelques terroristes auteurs ou complices d'une des attaques terroriste les plus meurtri�re de l'Histoire, et l'absence presque totale de mention des centaines de prisonniers politiques de l'autre cot� des barbel�s de Guantanamo, Cuba.
Los Angeles Times: Fewer Detainees Will Be Held at Cuba Camp
30 janvier 2002
 
>> pointeurs:
(ces pages ont retenu mon attention pourquoi pas la v�tre)
[trop enrhum�, ce soir: juste des liens]
- Questions - r�ponses : les virus et autres codes malicieux
sur les virus (Le Journal du Net) [fran�ais]
- Global alert over faulty plane parts
des pi�ces suspectes, fabriqu�es en Italie, seraient � l'origine de plusieurs accidents d'avion dont celui d'AA sur le Queens, r�cement. (BBC) [anglais]
- The XP Verdict
premier bilan de Windows XP (PC World) [anglais]
- D�mocratie et pouvoir m�diatique
(Le Monde) [fran�ais]
29 janvier 2002
 
>> pointeurs:
(ces pages ont retenu mon attention, pourquoi pas la v�tre)
- dossier sp�cial de l'Observer (London) sur l'islam et l'ouest (The Observer) [anglais]
- dossier de Courrier International sur le conflit isra�lo-palestinien (Courrier International) [fran�ais]
- que faire des prisonniers de Guantanamo (The Economist) [anglais]
- le point sur l'affaire Enron (The Economist) [anglais]
- Sexe, sang et scandales : le syst�me bien huil� de "News of the World" (Le Monde) [fran�ais]

 
>> 11/9 --Un article du LA Times raconte la vie de Mohamed Atta, le suppos� leader des attentats du 11 septembre. L'enqu�te est serr�e et couvre trois continents, pourtant � travers les t�moignages et le d�cryptage des faits et gestes du terroriste on a du mal � comprendre comment un tel jeune homme a pu comploter, pr�voir et commettre un tel crime au m�pris de sa vie. Peut-�tre, comme le recommande Andr� Glucksmann, faut il se tourner vers Dosto�evski et son Stavroguine pour comprendre le nihilisme.
There is much about Atta we can't now know. But when a person moves through the world, he leaves a path that can be traced, however faint parts of it may be. Down in the Atta traces, the image that lingers is of a man who was far too small to accomplish the huge thing he did. This was a man too timid even to knock on a professor's open office door. There is something deeply unsatisfying about this. We want our monsters to be monstrous. We expect them to be somehow equal to their crimes. More than anything, we want them to be extraordinary, to allow us to think the horrible thing itself is unlikely to be repeated.

Los Angeles Times: A Perfect Soldier

 
>> De quelques irritations passag�res:
Voici une liste de diverses choses qui m'irritent en ce moment.
- Le recours de plus en plus fr�quent � la violence banalis�e pour faire avancer des revendications. Par exemple les manifestations de paysans qui n'h�sitent pas � saboter des voies de chemin de fer et � tout casser l� o� il passent, les chasseurs qui barrent les routes et couvrent d'�ufs pourris les gens qui ne veulent pas prendre leurs tracts, jusqu'aux "d�montages" de McDo, l'actualit� est pleine d'exemples. La d�rive est engag�e vers une sorte de terrorisme "soft", banalis�.
- Le journal de 20h de TF1: je supporte de moins en moins l'information taill�e pour le c�ur de cible de la cha�ne et le paternalisme des pr�sentateurs. Les sujets de soci�t� sont rab�ch�s et faits pour plaire au bon peuple, voire carr�ment d�magogiques. Cette volont� de d�ranger le moins possible et de plaire au plus grand nombre pour faire de l'audience au d�triment de l'information, m�me si on sait que c'est le jeu, est de plus en plus p�nible.
- La tradition fran�aise de n'accorder une �coute et des n�gociations que sous la pression de la rue. Equilibr�e par la propension de toutes les corporations � faire gr�ves et manifestations d'abord et de n�gocier ensuite. Et ces rodomontades gouvernementales d'avant manif, selon lesquelles rien ne sera c�d�, suivies de "compr�hension" et subventions. Rien ne m'�nerve autant que d'entendre un ministre soumis � la pression de la rue dire "les [mettre ici votre groupe social pr�f�r�] ont raison" apr�s les avoir tanc�s la veille!
- La situation catastrophique de la ligne de bus 31 de la RATP. Pas assez de bus aux heures de pointe donc tassage et sardinage garanti jusqu'� la naus�e. J'ai lu un tract de L.O. � ce sujet et je jure que si ils font une p�tition je la signerai! Moi, signer une p�tition de L.O.! Faut-il �tre exc�d�!


28 janvier 2002
 
>> ha�ku --Ayant d�cid� dans cette nouvelle version de Douze Lunes de moins parler de politique et de faits de soci�t� mais plus de culture, j'ai d�cid� de vous pr�senter une s�rie de sites qui parlent ou pr�sentent des ha�ku. J'ai d�j� parl� dans Douze Lunes de ces br�ves po�sies contemplatives d'origine japonaise dont je suis passionn�. D�sormais le monde entier pratique le ha�ku. Sur Internet le ha�ku fleurit. Sites nombreux, en toutes langues, listes de diffusions� L'�dition n'est pas en reste: en France les Editions Moundaren ont un catalogue de recueils de ha�ku �tendu, et ce n'est rien � cot� des pays anglo-saxons. � ce sujet, l'id�e m'est venue que pour ceux qui voulaient apprendre ou se perfectionner � l'anglais, les ha�ku dans cette langue �taient un outil incomparable.
Le site de la semaine est "MUSHIMEGANE" une revue de ha�ku, tanka et litt�rature japonaise paraissant deux fois par an (en fran�ais). Le dernier num�ro (15) est sur le web. On y trouve des �tudes sur le ph�nom�ne mondial qu'est devenu le ha�ku, �tudes agr�ment�s de nombreux exemples de ha�ku. Sur le site lui-m�me, on trouvera une histoire du ha�ku � travers 10 ha�kistes classiques japonais dont mon cher Yosa Buson (1716 � 1783) et Masaoka Shiki (1867 � 1902) (pour moi les deux plus grands!). Un bon site pour d�couvrir le ha�ku, avec le "Temps Libre" de Serge Tom� et l'anthologie mondiale (en fran�ais) d'Andr� Duhaime.

 
>> politique --Je lis un article int�ressant du Monde par Ilan Greislammer, professeur de science politique � l'universit� Bar Ilan en Isra�l. Selon lui Sharon et Arafat sont discr�dit�s, d'un autre �ge, prisonniers de modes de pens�e d�pass�s. La paix ne viendra que par leur remplacement par une nouvelle g�n�ration de politiciens isra�liens et palestiniens. Il est vrai qu'on ne voit pas d'autre issue � ce cycle de violence attentats � repr�sailles � attentats.


26 janvier 2002
 
>> image --J'aime bien cette illustration de Jorge Colombo.
 
>> s�ries -- En ce moment il y a deux s�ries nouvelles qui passent sur le c�ble, je les regarde depuis quelques �pisodes et je crois qu'elles m�ritent votre attention. La premi�re est "Six Feet Under", sur Jimmy le dimanche soir � 20h45. Cette s�rie est un produit HBO ("Sex & The City", "The Sopranos", "Oz"�), donc, � priori, de la qualit�. Le producteur est le sc�nariste d'"American Beauty". Une saison seulement est produite aux US mais une deuxi�me est en pr�paration, voire en tournage. La s�rie a eu aussit�t un succ�s � la fois populaire et d'estime de l'autre cot� de l'Atlantique et, r�cemment, des nominations et r�compenses aux "Emi Awards". La s�rie raconte les tribulations d'une famille de croques-mort � Los Angeles, de nos jours. Le p�re est mort d'un accident (dans le pilote) l�guant � ses deux fils David (Michael C. Hall) et Nate (Peter Krause), le soin de continuer l'entreprise de pompes fun�bres, la m�re (Frances Conroy) essaie de faire son deuil et de reprendre le cours de sa vie plus tumultueuse qu'on ne le suppose de prime abord, la fille, Claire (Lauren Ambrose), se d�bat avec ses probl�mes d'adolescence et sa vie au dessus du "magasin" de ses fr�res. Une grosse entreprise de pompes fun�bres concurrente tente de s'emparer puis de couler l'entreprise des deux fr�res, extr�mement diff�rents l'un de l'autre et qui se supportent � peine. Nate a une relation avec Brenda (Rachel Griffiths, formidable), �trange personnage, surdou�e, issue d'une famille pathologique et qui a une relation trouble avec son fr�re psychopathe. David est gay mais ne veut pas que �a se sache et pour corser le tout il est aussi diacre � l'�glise locale. A chaque �pisode il y a un mort (un client de l'entreprise de Nate et David) et une histoire tournant autour. Le tout pourrait �tre morbide mais pas du tout. Il y r�gne en fait une atmosph�re assez dr�le, comique m�me. C'est tout le miracle de cette s�rie: traitement int�ressant du th�me de la mort, grave mais pas path�tique, distanci� et pourtant chaleureux, �paisseur des personnages, excellents acteurs, sc�nario r�servant surprises, d�tours, complications et renversements, espaces de com�die, mais aussi gravit� et humanit�, atmosph�re, romanesque, excellente musique, astuces de sc�narios et effets de fiction (les morts parlent souvent et assistent m�me � leurs propres fun�railles). J'aime beaucoup.
La deuxi�me s�rie est beaucoup plus ancienne, elle date du d�but des ann�es 90, c'est "Bienvenue en Alaska" ("Northern Exposure"), sur S�rie Club le samedi soir vers 21h45. Cette s�rie raconte les aventures d'un m�decin, Jo�l Fleishman (Rob Morrow). Il est juif New Yorkais, �lev� � Brooklyn. Parce qu'il a re�u pour faire ses �tudes de m�decine � Columbia, un bourse de l'�tat de l'Alaska, il se voit oblig� de passer ses quatre premi�res ann�es de praticien � Cicely, petite bourgade d'Alaska perdue dans le grand nord. Or les habitants de Cicely sont� bizarres. Il y a Maurice (Barry Corbin), le richissime ancien astronaute, Chris (John Corbett, maintenant dans "Sex & The City") qui r�gne sur la radio locale, Maggie (Janine Turner) pilote d'avion, qui entretient avec le Dr Fleishman des relations tumultueuses, Ed (Darren E. Burrows) aux id�es �tranges, et plein d'autres. "Northern Exposures" ressemble � "Twin Peaks", le morbide et le myst�re en moins, m�me petite ville �loign�e, m�mes habitants bizarro�des, personnages sortants de l'ordinaire� et m�me culte des fans! Chaque �pisode raconte une histoire �trange, aux fronti�res de la magie et du fantastique mais l'humour est toujours pr�sent. Une s�rie de qualit� qui passe pour la premi�re fois en France et qu'il faut voir absolument.

Les s�ries que je regarde en ce moment (avec les news c'est tout ce que je regarde � la t�l�!): "Six Feet Under", "NYPD Blue", "Oz", "Bienvenue en Alaska", "Sex & The City", "New York District".

 
>> J'en ai un peu bav� avec le nouveau design, c'est la premi�re fois que je fais �a aussi profond�ment. Je me suis bien amus�!
 
>> Un petit peu de re-design. C'est bient�t reparti, patience!
22 janvier 2002
 
>> Comme vous l'avez surement remarqu�, Douze Lunes est en hiatus en ce moment pendant que je r�fl�chis � son avenir. Le retour aura lieu dans une semaine au plus, soit pour le 1er F�vrier avec probablement une nouvelle formule. See you later. Vous pouvez me retrouver sur JR Files. Vous pouvez aussi consulter les archives de 8 mois d'existence de ce weblog en cliquant sur le lien "archives".
14 janvier 2002
 
>> Actualit� charg�e ce matin: Georges W. est tomb� dans le pommes apr�s avoir aval� de travers un bretzel en regardant Miami - Baltimore (Baltimore a gagn� 20 � 3, autant pour Jeb!) et le jeune Prince Harry a fum� du pot et bu de la bi�re avec les kids du quartier, � 17 ans. (CNN fait un 'Insight" l� dessus ce soir!). c'�tait ma rubrique "hard news" ou plut�t "hardly news"!
 
>> Le Monde: En France, l'antiam�ricanisme structur� appara�t minoritaire et politique
 
>> Le Monde: Un palmar�s de la richesse met la France en queue de peloton Juste avant la Gr�ce, le Portugal et l'Espagne. Calcul� par l'agence Eurostat selon le PIB par habitant.
 
>> Le Monde : Donner une �me au XXI�me�si�cle, par Bill Clinton
13 janvier 2002
 
>> A Soundtrack to the Heyday of the 18-Wheeler
By definition, the perfect country song must mention mama, trains, prison and whiskey. Trucks, too, are part of the equation, and for years, country music's trucking songs commanded much the same respect as the drivers who kept the big rigs rolling. Trucker tunes once carried enough cultural cachet, in fact, that a 1963 anthem like Dave Dudley's "Six Days on the Road" crossed over into the pop Top 40.
Not anymore. Today, odes to looking at the world through the windshield of an 18-wheeler have been marginalized to the point where they now constitute a subculture � even within country circles.
[more...]

The New York Times


12 janvier 2002
 
>> Assassins sans fronti�res - Le Monde
Compte-rendu du dernier livre d'Andr� Glucksmann sur le 11 septembre: "Dosto�evski � Manhattan". Pour comprendre les attentats dit Glucksmann nous devons comprendre le nihilisme, en l'occurence Dosto�evski serait plus utile que le Coran.
Des nihilistes russes aux r�seaux d'Al-Qaida, la filiation n'est �videmment pas directe. L'approche de Glucksmann est int�ressante en cela qu'elle rassemble les diverses associations modernes d'assassins sans fronti�res dans un m�me engagement commun : faire table rase du pr�sent tel qu'il est, ne pas en laisser pierre sur pierre. Violence illimit�e, tant qu'il reste du vieux monde, des pans de mur debout. Demain, quand tout sera par terre, on improvisera. Dieu y pourvoira. Ou le genre humain, ou personne. En attendant, il faut d�sorganiser, d�faire, d�sunir. Tuer. Sans fin, en grand, efficacement, � tout prix. Voil� ce qu'ont en commun les nihilistes d'hier et ceux d'aujourd'hui. Voil� pourquoi Glucksmann conseille de "sous-titrer CNN avec Dosto�evski". [plus... ]

 
>> Edgar Morin : Les sept savoirs n�cessaires � l��ducation du futur


 
>> Stephen Gross Photography
Superbe site personnel du photographe Stephen Gross. Portraits, style, fleurs. Classique et soign�.
11 janvier 2002
 
>> Michael Moorcock parle, de ses livres, de ses lectures, de l'�criture, de Londres et d'autres choses dans ce "chat" sur le site du Guardian.
I ought to say here that I feel most affection for Mother London of all my books. It was intended to celebrate London and Londoners. I had become a bit gloomy doing Pyat and wanted to do something jollier. I wanted to avoid all hint of the 'family saga' kind of book which in fact has been done since. The two sequential chapters set during the blitz are the pivot. Pub names and such serve to fill in history you already know or probably will know one day. All the exposition is in odd corners, if you like. The book has to do with my admiration of ordinary people and how well they behave in crisis. Sentimental, perhaps, but I suppose the technique was also designed to avoid sentimentality too much. It is very easy to be misread. The medium is often the message and I would rather the book be a bit hard to get into initially than that it was perceived as the usual old cavalcade like that novel London that appeared a year or two back. Schools programmes as fiction. I suspect this is also Sinclair's reason for writing carefully-wrought but very unconventional books.
Auteur prolifique et g�nial, Moorcock est aussi remarquablement disponible pour ses lecteurs, ses interviews sont toujours excellents!
 
>> Si vous voulez en savoir plus sur l'affaire Enron, la faillite de cette soci�t� de courtage en �nergie texane g�n�reuse envers les politiciens et envers W. himself, lisez cet article de Lib�ration. Un beau scandale politico-financier en perspective, des milliers de gens priv�s de leurs �conomies (l'entreprise �tait lourdement financ�e par les fonds de pension), de nombreux autres au chomage sans indemnit�s ni retraite, des dirigeants qui se seraient sucr�s avant de mettre la cl� sous la porte, des audits bizarres, des donations �lectorales, des amis bien plac�s...
10 janvier 2002
 
>> L'affaire de la faillite d'ENRON sera-t-elle le Whitewater de Georges W. Bush? Cet article explique. (Rappelons tout de m�me que Whitewater s'est termin� par un non lieu!)
 
>> Jorge Colombo a repris ses dessins de New Yorkais, sur le vif dans la rue. Celui du 08/01 est excellent! Lire aussi ce texte o� Jorge Colombo raconte comment il dessine ses "dailies".
 
>> J'arrive finalement au bout de "Cyptonomicon"! Mille pages! Il m'a fallu pratiquement dix mois pour le lire, mais en pointill�, j'ai lu plein d'autres choses en m�me temps. Parfois je l'ai laiss� pendant un mois avant de le reprendre. J'ai vu que c'�tait paru en fran�ais en plusieurs tomes.
C'est un livre g�nial, certes long mais curieusement sans longueurs. Stephenson a un plaisir �vident � �crire, � rentrer dans les d�tails de son histoire, de ses trois histoires simultan�es devrai-je dire. Il a l'art des digressions int�ressantes, des d�tails qui tuent, des raccourcis (si, si) �tonnants, il est extraordinairement p�dagogue, dr�le, d�tach�. Il a le sens de la formule. C'est un conteur n�, il �crirait le bottin qu'il rendrait �a passionnant! On voit qu'il aime �crire et raconter des histoires, qu'il y prend un plaisir fou et qu'il ne se prive pas. Si vous avez envie d'un grand moment de lecture, d'apprendre des tonnes de choses sur la cryptographie, la deuxi�me guerre mondiale, la guerre secr�te, les hackers, les start-up, les c�r�ales, etc� ne vous privez pas, lisez ce chef d'�uvre et les autres bouquins de Stephenson.
Voici ce qu'en dit Wired:
The novel takes many circuitous detours through untamed areas of Stephenson's fertile imagination. We learn about the unsurprising transparency of leftist San Francisco Bay Area academics and the sheer nefariousness of lawyers scheming to file class-action suits against technology firms. There is a mouthful-by-mouthful -- and rather useless -- description of Cap'n Crunch cereal. �/� It's all terribly geeky, though in a way that's certain to appeal to the many fans of Snow Crash and his previous works. It's already a popular read: On Sunday, Cryptonomicon was in sixth place on Amazon.com's bestseller list.

Dans Reason:
No aficionado of trendy, complex contemporary novels by writers such as Thomas Pynchon or David Foster Wallace will be terribly surprised to come across a work of fiction that traces a single thematic thread running through the lives of a mathematical genius in World War II, his slightly less gifted but equally nerdy grandson in 1999, a gung-ho Marine driven by love and morphine, and a Japanese soldier transmuted by the bestial horrors of war. What may be surprising to readers of Neal Stephenson's Cryptonomicon, however, is that the author makes that thread cryptology - the science (or, more accurately, dual sciences) of encoding messages to keep them secret and extracting secret messages from other people's communications.
In a wide range of linked scenarios that tie WWII code breaking to the modern "cypherpunk" effort to create a currency and an economic system beyond governmental control, Stephenson's novel continually demonstrates that there's something essentially human about the process of encoding and decoding messages. It's this thesis that makes Cryptonomicon far more than simply an enjoyable, exceedingly well-written, encyclopedic, and deeply comic novel. It is, in fact, an important book that illuminates a critical public issue of our era: whether the power of encryption tools for cryptography can be trusted to individuals - tools that have, for instance, the potential to make wiretaps a thing of the past.
Cryptonomicon presents the reader with several entwined narratives, switching among them on a chapter-by-chapter basis. Most of the sections are set in World War II and follow the adventures of two men: mathematical prodigy and Army officer Lawrence Waterhouse and his near-antithesis, man of action and Marine sergeant Bobby Shaftoe. Both of these characters manage to complete grand tours of the European and Pacific theaters, but, more important, both demonstrate in their respective ways the human capacity to extract meanings from the chaotic and mysterious situations generated by a world war.

Et ce qu'en dit le New York Times:
Should anyone else bother with it? My answer is a guarded yes. Stephenson could have easily cut this novel by a third, and it's terrifying that he imagines this 900-plus-page monster to be the ''first volume'' in an even longer saga. Worse, he strains too hard at reconciling the book's multiple plot strands. We can understand the subtle links between World War II code breaking and today's politicized encryption battles -- and the spiritual links between cryptographers in the 1940's and hackers in the 1990's -- without the nonsense about secret gold deposits and coded messages that filter down (improbably) through generations. Stephenson, I suspect, simply can't help himself; he's having too good a time to ever consider applying the brakes.
A yea-saying comic book for the next millennium, ''Cryptonomicon'' is as fascinating, and as frustrating, as a string of partly decrypted code. Behind the pixilated swagger of Stephenson's prose, you catch frequent glimpses of the genuinely first-rate novel this might have been.

Neal Stephenson a �crit aussi un essai assez long et vraiment passionnant sur Windows, MacOs et Linux. Essai qu'on peut trouver sur le net:"In the beginning was the command line". Et l'une des inspirations de Cryptonomicon est cet article "Mother Earth, Mother Board" pour Wired.
 
>> Un article de l'IHT d�crit l'a�roport de Kaboul: la piste est d�truite, il y a des bombes non explos�es et des carcasses d'avions partout, on atterri sur le taxiway qui est en partie en courbe! Ce doit �tre du sport.
Apr�s la victoire, les interrogations: le New York Times tire un bilan provisoire peu am�ne de la campagne d'Afghanistan: ni Ben Laden ni le mollah Omar ne sont captur�s, un KC130 s'est �cras� sans explications, un b�ret vert a �t� tu� dans une embuscade, un mariage a �t� bombard� par erreur et on est proche du conflit entre l'Inde et le Pakistan. Par contre, dit l'IHT, le conflit des civilisations pr�dit par Samuel Huntington n'a pas vu le jour. Thomas Friedman dans le New York Times appelle M. Cheney a ne pas s'enterrer comme OBL mais � sortir de sa cachette.
I understand why there was concern just after Sept. 11 to keep Vice President Cheney largely in hiding, so that America's chain of command couldn't be decapitated with one blow. It was the prudent thing to do. And I'm sure it hasn't been easy for the vice president, who's been a good soldier for putting up with it. But there is a fine line between looking prudent and looking nervous and vulnerable, and Mr. Cheney's continued cave-dwelling � while the president is urging the rest of us to go about our lives � is starting to appear like the latter. It's bin Laden and his gang who are supposed to be on the run, not our vice president.

 
>> Lib� annonce qu'ils vont r�duire leur �dition internet. Eh, oui �a ne paye pas assez! Et � mon avis ce n'est que le d�but.
 
>> Humm! Il est beau le nouvel I-Mac! Tr�s beau, comme une lampe de bureau un peu ancienne et ultra-moderne � la fois! J'en veux un!
08 janvier 2002
 
>> "Seinfeld"
Salon
Article analysant "Seinfeld" comme une oeuvre d'art, un chef d'oeuvre de l'humanit�, une oeuvre complexe et incomprise. Un peu exag�r�? Pas tant que �a (AMHO)!
There are great movies released every year, great rock albums, great TV shows. "The Simpsons" is as dense as -- even denser than -- "Seinfeld," but its deliberate cartooniness and shotgun approach to humor, however devilish, limit its timelessness. "Will & Grace" and "Frasier" are both scintillatingly written and mischievously themed, but both have a too-small worldview. Only "Seinfeld" combined extraordinary writing with incredible acting and lucid direction.
"Seinfeld" was not really about how evil humanity is, though it's about that to some extent. The show is really about the joy of charting, in exquisite, unrelenting, almost celebratory detail, the infinitely variegated human interactions that, closely watched, will ultimately tell the story of the disintegration of our species.

07 janvier 2002
 
>> Psychology of weblogs by John M. Grohol
Most weblogs are drivel, banal shit written by angst-ridden teenagers and adults sharing feelings, thoughts, and mind-numbing details about their daily lives that provide little insight into anything or anyone. But the gems can be found amongst the long-since abandoned or forgotten sites. These gems are personality- driven. That is, the person or persons writing for them are genuinely interesting. They are storytellers. They understand the need for a beginning, a middle, and an ending. They draw together like-minded links into themes for the day, for the week, for a lifetime. The authors of such weblogs and online journals have an inner drive for their work. They don�t look for adoration or attention from other folks online. It comes to them naturally by the power of their work, by the originality of their stories, or by the genuine nature of their words.

(via canclaux)
06 janvier 2002
 
>> BBC News: E-cyclopedia's glossary of 2001
Many of the defining moments of 2001 spawned their own words and phrases. At year's end, we take stock of these additions to the news lexicon.

[...] impeachment nostalgia - phrase coined by novelist Douglas Coupland to characterise depression following 11 September and a hankering for the era in which details of stains on Gap dresses were the main obsession of media and politics.[...]

[...] weblog - a log of webpages a surfer has visited and recommends. In 2001 the term also came to mean public online journals where cyber diarists let the world in on the latest twists and turns of their love, work and internal lives. "The majority ... are not all that interesting," says weblog-tracking psychologist John Grohol.[...]

 
>> The Guardian Profile: Jaron Lanier The virtual visionary
A young geek, he went to university at 14. He dropped out to work as a musician but made his name as a pioneer of virtual reality. A key philosopher of the computer age, he also sounds a warning note about the limits of technology.
Jaron Lanier's website.
Musicien, technicien de la r�alit� virtuelle, philosophe, Jaron Lanier est un g�nie de ce temps.
 
>> CNN PINNACLE James Wolfensohn Leads the Fight Against Poverty
James Wolfensohn est pr�sident le Banque Mondiale. Emission de CNN du 17 Novembre 2001 mais enti�rement d'actualit�. J'ai vu l'�mission ce matin sur CNN, c'�tait passionnant.
03 janvier 2002
 
>> Tr�s bon article de Daniel SIBONY dans Lib� aujourd'hui. Comme d'hab!
 
>> J'ai trouv� dans le "SFGate Morning Fix" de Mark Morford une citation d'Erma Bombeck:
Anybody who watches three games of football in a row should be declared brain dead.
Erma Bombeck
Erma Bombeck �tait une �ditorialiste am�ricaine qui parlait essentiellement des probl�mes domestiques des femmes blanches, de classe moyenne, mari�es avec des enfants. C'�tait son "beat" comme elle disait. Mais dans son domaine elle �tait au top. Ses �ditoriaux �taient tous de petits chef d'�uvre d'humour et de po�sie. M�me si on n'est pas dans son c�ur de cible! Elle est d�c�d�e en 1996.
- Quelques citation d'Erma Bombeck
- Les livres d'Erma Bombeck chez Amazon France

02 janvier 2002
 
>> Le grand, le magnifique Michael Jordan est de retour et de quelle mani�re! Avec son club les Washington Wizards, Jordan a marqu� 51 points (la moiti� des points du match) contre les Charlotte Hornets samedi et 45 points (sur 98) contre les New Jersey Nets le lendemain! A 38 ans. Et ce, apr�s un gros coup de pompe contre les Pacers (6 points). A ceux qui le critique Michael Jordan envoi un message clair: il est toujours le plus fort!
"My knees are feeling good," Jordan said. "I am feeling a lot better in terms of health, and once I get in my rhythm I can get it going. So I think that will keep all of those old player conversations down a little bit."

 
>> Et si vous aimez James Ellroy, son univers noir profond, ses recr�ations de l'Histoire contemporaine sur le mode d�jant�, vous lirez avec int�r�t ce long interview de l'auteur.
via linkmachinego
 
>> Pendant ce petit interlude j'ai trouv� un site tr�s amusant: il s'agit du site de Jorge Colombo. Chaque jour il dessine le portrait d'un New Yorkais crois� dans la rue, et ce depuis 1999. Curieusement il s'est arr�t� le 14/09 apr�s une s�rie de vignettes de circonstances. Ces petits crobards sans pr�tention sont tr�s vivants et tr�s amusants, c'est une bonne id�e, en plus. Ne manquez pas de visiter tout le site, Jorge Colombo fait aussi de superbes photos pour diverses publications ainsi que diverses illustrations.
via metafilter
 
>> Bonne ann�e � tous. Douze Lunes 2002 est de retour!

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