Douze Lunes
30 novembre 2002
Christopher Hitchens, in Slate, briefly answers the question: what is to be anti-american of all varieties, right and left, foreign or domestic.
J'ai trouvé ça sur blogdex, c'est dire que ça a déjà été "linké" par la moitié de la terre mais j'ai trouvé cette animation 'flash' amusante et bien faite, alors voilà.
28 novembre 2002
Le 10 décembre sort le deuxième film du "Seigneur des Anneaux": The Two Towers. Par ailleurs le Voyage de Chihiro vient d'être publié en DVD et Vidéo. Heu-reux!
Les "nouveaux réactionnaires" répondent au "rappel à l'ordre":
Oui, nous pensons qu'il faut analyser et discuter les insatisfactions ressenties par beaucoup de Français, qui n'ont que le suffrage universel pour les exprimer. Oui, nous nous inquiétons de l'indifférence croissante des élites abandonnant le peuple à son sort - insécurité publique et sociale - pour mieux condamner les formes que prend son désarroi. Oui, nous pensons que la promotion soixante-huitarde de la jeunesse au rang de valeur suprême est un mauvais service à lui rendre. Oui, nous refusons de voir l'école de la République abandonner les plus démunis et les enfermer dans leur condition en abjurant la culture générale et les savoirs. Oui, nous déplorons la dépolitisation des hommes encouragée par un discours des droits de l'homme enchanté de lui-même, sourd à toute idée de dette, d'obligation et de responsabilité pour le monde et qui évite de penser la géopolitique et les rapports sociaux. Oui, nous pensons que l'abandon progressif du modèle français d'intégration, fait d'exigences et de générosité, est une erreur dont les populations issues de l'immigration sont les premières victimes. Oui, nous redoutons, face à certaines prétentions islamiques, la naïveté de ceux qui dénoncent par ailleurs le retour de l'ordre moral derrière toutes interrogations sur l'omniprésence de la pornographie, tout en traitant d' «islamophobe» ceux qui critiquent la misogynie de l'intégrisme religieux musulman. Oui, nous craignons l'abandon des principes de la laïcité, dépréciés parce que leurs bienfaits pacificateurs ont fini par paraître évidents. Oui, nous osons parler d'antisémitisme ou de judéophobie quand des synagogues flambent dans le silence.
Lire le reste...
Lettre de Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Pierre Manent, Philippe Muray, Pierre-André Taguieff, Shmuel Trigano et Paul Yonnet.
25 novembre 2002
Microsoft plans online life archive
Microsoft researchers are working on ways to create a "back-up brain" that will do a much better job of containing and cataloguing every picture you take, document you write or conversation you record. The scientists collaborating on the project believe that the database of your life could hold a vast array of items that are automatically catalogued and as easy to search as Google. If it proves successful, the project could realise the dreams of hypertext visionary Vannevar Bush, who first floated the idea of a lifestore more than 50 years ago.
- MyLifeBits Project
- Storage and Media in the Future When you Store Everything
[via Fimoculous]
24 novembre 2002
John Bennett Herrington, commandant dans l'US Navy et premier astronaute amérindien dans l'espace. A bord de la navette spatiale envoyée hier de Cap Canaveral se trouve le premier astronaute amérindien, John Herrington, de la nation Chickasaw, il est prévu qu'il fasse trois sorties dans l'espace pour aménager l'ISS.
- Bio de Herrington
Winesburg Ohio - Texte original complet du livre/roman/recueil de nouvelles de Sherwood Anderson sur le Midwest. Magnifique.
Montaigne, enfin lisible en français contemporain
Montaigne? Cet homme est un puzzle.- (Chez Amazon)
Encore faut-il remettre chaque pièce à sa place. Et pour cela, un seul moyen: lire. Lire Montaigne. C'est une question d'hygiène. D'autant que, désormais, la chose est enfin possible. La solution? L'édition de poche établie en français moderne par Claude Pinganaud. «Aujourd'hui, même les gardiens du temple admettent qu'il faut traduire Les Essais dans une langue plus moderne», explique cet ancien publicitaire qui fut libraire avant de fonder les éditions Arléa. Traduire, le mot est lâché. Oui, c'est bien d'une traduction dont ont besoin Les Essais. Il y a dix ans, Pinganaud, ce fou de Montaigne, publiait une première version «modernisée» de ce chef-d'œuvre grave et ironique, métaphysique et divertissant, et opérait un premier - mais insuffisant - ravalement orthographique. Aujourd'hui il récidive, adaptant accords des verbes, participes et épithètes aux règles de la grammaire moderne. Le résultat est un pur miracle: Montaigne enfin rendu à sa légèreté et à ses fulgurances. Lisible, et par tous.
Et publication de Montaigne, notre nouveau philosophe de Joseph Macé-Scaron
"Montaigne est notre contemporain absolu", affirme Joseph Macé-Scaron, qui a décidé de cheminer en sa compagnie. Ce livre n'est ni une biographie, ni une analyse de plus de l'oeuvre de Montaigne, mais une visite de ses textes par un lecteur du XXIe siècle, avec l'intention de le remettre à l'ordre du jour sans le mettre au goût du jour. Joseph Macé-Scaron brosse le portrait d'un homme, mais aussi le tableau d'une époque pleine de bruit et de fureur, qui connaît les guerres de Religion, le retour de l'obscurantisme, les chasses aux sorcières, le réveil des vieilles féodalités... Sombres temps qui évoquent le nôtre. On voyage donc dans cet essai, à pied, à cheval, en carrosse et en barque. Libre des modes et des interdits, Montaigne, qui ne perd jamais la mesure de ce qui est proprement humain, nous apparaît comme le plus intime et le plus gai des amis, parce qu'il est non un maître à penser, mais un maître à vivre.
Les principes de Montaigne?
- être dans l'instant
- poursuivre la sérenité comme but
- exclure tout système, récuser tout dogme, vagabonder dans les philosophies
- renoncer à croire et à espérer pour mieux aimer et mieux vivre.
23 novembre 2002
Contre-enquête à l'appui de la révision du procès de la Josacine - Bon travail d'enquête. Un homme est en prison, il a été condamné à vingt ans dans une affaire qui ne manque pas de zones d'ombres. On dit que le doute devrait bénéficier à l'accusé, cette enquête amène un élément pas nouveau puisqu'il se trouvait dans le dossier mais complètement -- et bizarrement -- non retenu. Assez troublant pour que le procès soit révisé?
22 novembre 2002
21 novembre 2002
Réactionnaires ou "néo-tocquevilliens" - Quel beau pays, la France, où les intellectuels se querellent encore et vendent des livres en se traitant de tous les noms!
Glen McDonald de The War Against Silence communique son enthousiasme pour le dernier disque de Tori Amos, et je confirme, c'est un chef d'oeuvre.
"Look, there's no point in me pretending I don't think this is the best album ever. I already said that from the choirgirl hotel was the best album of the Nineties, and that listening to Tori play live is the most transcendent musical thing I've ever experienced, but this album is greater than either of those. This is the first Tori Amos album that is actually better than hearing her play the songs live. It's the complete control that Little Earthquakes didn't have, it's a better rock album than Rumours, it's more brilliant in its discipline than Hounds of Love or The Speckless Sky. It's better than even music maybe has the right to be, more precious than every assembled loss it arises from. It's bigger than me or you, and I tell you quite literally that I don't understand how a person subject to the same mortal rules could have made it. I've stayed up all night with it, tonight, with a computer in front of me and my hands on the keys, and have only really tried to type around it. The short version of this reaction, and the truest one, would simply have been silence; these thousands of evasive words and irrelevant digressions are merely a version of speechlessness. There is nothing I claim I can add to this album, no obscure points I think I should help to clarify, no clear truths I would hope to obfuscate. It doesn't get any better than this, I don't think it can't be made any better than it is by any action of mine, and trying to convince you of any of that through argument is too heartbreaking a prospect to contemplate."
17 novembre 2002
A Struggle for the President's Heart and Mind - Un récit de Bob Woodward: comment Colin Powell a imposé son point de vue à Bush sur l'Irak contre ceux de Cheney et Rumsfeld.
... At a principals' [Cheney, Rumsfeld, Powell, Rice] committee meeting without the president just before Bush left for New York, Cheney voiced his opposition to having the president ask specifically for new resolutions. It was a matter of tactics and of presidential credibility, the vice president argued. Suppose the president asked and the Security Council refused? Hussein was a master bluffer. He'd cheat and retreat, find a way to delay what was required. What was necessary was getting Hussein out of power. If he attacked the United States or anyone with the weapons of mass destruction available to him -- especially on a large scale -- the world would never forgive them for inaction and giving in to the impulse to engage in semantic debates in U.N. resolutions.
Rumsfeld said they needed to stand on principle, but he then posed a series of rhetorical questions, and did not come down hard about the language.
Cheney and Powell went at each other in a blistering argument. It was Powell's internationalism versus Cheney's unilateralism.
"I don't know if we got it or not," Powell told Armitage later.
The night before the speech, Bush spoke with Powell and Rice. He had decided he was going to ask for new resolutions. At first he thought he would authorize Powell and Rice to say after his speech that the United States would work on them with the United Nations. But he had concluded he might as well say it himself in the speech. He liked the policy headline to come directly from him. He ordered that a sentence be inserted near the top of Page 8, saying he would work with the U.N. Security Council for the necessary "resolutions." It was added to the next and final draft, No. 24. ...
Saddam's regime prepares for escape from Iraq
A senior Iraqi envoy has visited several Arab states to ask for asylum for key members of Saddam Hussein's regime in the event of its overthrow.
According to Western diplomatic sources, the envoy - General Ali Hasan al-Majid, known as 'Chemical Ali' to Iraqi Kurds for his role in the attack on Kurds at Halabja in 1988 - visited Algeria, Tunisia and Libya in September to sound out governments about asylum for senior Iraqi officials fleeing the collapse of the Ba'ath regime. Other reports have suggested that members of the regime have recently been in Syria to organise an overland route for Saddam's family to flee in the event of a massive US-led attack. However, all reports suggest Saddam himself would remain behind.
Although it is possible the story is being circulated by Western intelligence agencies to undermine morale within the regime, it seems likely there is much truth in these accounts.
16 novembre 2002
Alain Finkielkraut : «La catégorie de "réactionnaire" est fictive» - Attaqué dans un livre de Daniel Lindenberg comme "nouveau réactionnaire" et mis au pilori dans un article du "Monde Diplomatique" aux cotés de Jacques Julliard, Pascal Bruckner, André Glucksmann, Pierre Nora et BHL, dénoncés comme suppôts de "l'empire israélo-américain", Alain Finkielkraut répond à ses détracteurs et déplore la bipolarisation de la vie intellectuelle hexagonale entre "l'humanité et ses ennemis", le retour à la pensée binaire et la catégorie même de réactionnaire!
On aura deviné sans peine, à la lecture de ce blog, que son auteur se situe dans cette catégorie dite des "nouveaux réactionnaires", tout en en contestant fortement le terme. Le problème est que dans ce monde chaotique les catégories ont suivi l'état du monde et sont devenues plus floues. On peut:
- ne pas être raciste et être fermement contre l'slamisme radical,
- ne pas penser que le monde occidental est coupable de tous les malheurs du reste de la terre, sans nier sa responsabilité pour certains,
- penser que les idées dites "des Lumières" sont universelles et que tous les peuples y aspirent,
- ne pas être d'accord avec le relativisme culturel,
- être contre le misérabilisme et le populisme et être sincèrement soucieux du sort des défavorisés,
- penser qu'être citoyen comporte des droits et des devoirs,
- étre pour la responsabilité, la liberté individuelle et la démocratie, avant toutes choses,
- reconnaître que la globalisation de l'économie capitaliste n'est pas à rejeter mais à aménager et à contrôler,
- ne pas systématiquement blâmer la "société" pour ses malheurs ou pour son état, ou pour ses actions,
- aimer la modernité sans oublier et rejeter le passé et sans être fasciné par les gadgets,
- penser qu'il y a des guerres malheureusement moralement justifiées et nécessaires et d'autres inadmissibles, tout en sachant que toutes les guerres sont cruelles et qu'elles sont un ultime moyen d'action quand tous les autres sont épuisés,
- se souvenir avec respect et reconnaissance de ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté et notre indépendance,
- ne pas avoir une attitude monolithique, être tolérant et aimer la confrontation des idées plutôt que l'anathème et la violence, l'ouverture à une information diversifiée et la connaissance plutôt que le dogmatisme et l'ignorance,
- être pragmatique, considérer que les bonnes idées sont celles qui fonctionnent pas celles qui sont dictées par une idéologie de droite comme de gauche,
- penser que les Droits de l'Homme vont aussi avec le droit à vivre en sécurité,
- penser que religions et gouvernements doivent être séparés, défendre bec et ongle la laïcité contre les tentatives de subversion de toutes les religions,
- préferer la spiritualité à la religion,
- préferer la raison plutôt que la croyance ou l'idéologie,
- faire la différence entre patriotisme et nationalisme, reconnaître des vertus au premier et rejeter le second,
- reconnaître que l'idée du mal existe au coeur de l'homme,
- rejeter le fanatisme et le nihilisme comme expression du mal,
- ne pas blâmer les victimes du fanatisme et du terrorisme qui sont toujours injustifiés quelques soient les causes,
- critiquer les États-Unis d'Amérique quand on les trouve critiquables et non systématiquement et viscéralement, ne pas les penser comme ennemis mais comme amis et protecteurs, rivaux économiques parfois mais aussi partenaires,
- être pour une paix juste en Israël/Palestine pour les deux belligérants, sans céder aux sirènes populistes pro-palestiniennes,
- ne jamais oublier ni relativiser l'antisémitisme et la Shoah.
Et quand même voter pour la gauche et se sentir plutôt de gauche que de droite, ne pas se trouver "réac" mais ailleurs...
L'Élysée s'efforce d'apaiser l'"affaire Ferry" - Jalousie pour sa brillance intellectuelle, son élégance et son aisance, pour son livre qui vient de sortir et qui se vend bien, parce qu'il est de la "société civile" et non du sérail politique? Conflits avec son sous-ministre Xavier Darcos un proche de Juppé? Luc Ferry aurait été tancé par le Chef de l'État en plein Conseil des Ministres. Le Gouvernement cherche maintenant a réparer les dégâts. Qu'est-ce qu'un type comme Ferry est allé faire dans ce panier de crabe? Mystère!
13 novembre 2002
Meg Hourihan et Jason Kottke, sont à Paris pour un mois et publient sur leurs blogs respectifs une sorte de journal bien chouette de leur séjour.
La Route du Rhum: ça tabasse dur!
- Loïck Peyron, flotteur cassé, démâté a déclenché sa balise de détresse. Aux dernières nouvelles il va bien et attend les secours. 17h00:"Bon, ce que je pensais est arrivé. Mon flotteur tribord est actuellement posé sur le pont et le deuxième est dans un sale état ! J’ai eu beaucoup debastaques prisent dans mon safran bâbord, ce qui, lors du démâtage a arraché la partie arrière du flotteur. Il faut que je trouve une solution pour mon pilote automatique pour me mettre en vent arrière et soulager le flotteur. Je suis couvert d’huile car j’ai un vérin qui a explosé à côté de moi. Le pont est super glissant et couvert de carbone. Il y a quand même plus malheureux que moi... Je vais essayer de dormir un peu."
- Philippe Monnet a chaviré: 17h40: " Physiquement tout va bien, pour le reste, on ne peut pas en dire autant; les conditions ont été infernales depuis hier 19h et vers minuit et demie, le vent est passé peut être à 80, 90 ou 100 nœuds d'un seul coup. Sopra Group était à sec de toile mais une poche d'air s'est formée dans une des voiles d'avant et le bateau a chaviré dans la seconde. Vu les conditions, j'ai préféré attendre qu'il fasse jour avant de déclencher ma balise de détresse. Je suis remonté dans mon bateau et je me suis reposé car j'étais vraiment épuisé. Cela ne servait à rien de faire prendre des risques aux sauveteurs. "
- Alain Gautier (toujours en course): 18h30: " C’est magnifique et terrible, il y a beaucoup de mer et elle est blanche. Le vent est tombé à quarante noeuds. On progresse peu et la fatigue est intense, mais ça va. Bien sûr on est conscient que le risque de se retrouver sur le toît est grand alors on reste prudent car les changements de conditions sont extrêmement soudains et brutaux. "
- Michel Desjoyaux (toujours en course): 17h20: " J'ai tout affalé, je suis sous mât seul. Je progresse à 10 noeuds dans le 215°".
12 novembre 2002
A.S. Byatt (herself!) reviews Terry Pratchett 'The Night Watch' in the Guardian.
Stories both trap people in a continuum and console them with images of beginnings and ends. Pratchett is a master storyteller.
11 novembre 2002
Arte Radio - Merci à Chryde / Heures creuses de signaler ce site que je recommande à mon tour. Techniquement impeccable et intelligent pour un fond copieux d'émissions passionnantes. Il y en a pour tous les goûts. Une radio internet exemplaire à tous points de vue.
Hunting a Deadly Soviet Legacy - Un article du Washington Post qui fait froid dans le dos. Où sont les milliers de doses potentiellement létales de césium 137 utilisées par les soviétiques pour des expériences sur l'effet de la radioactivité sur la croissance des plantes?
So, Woody, Do You Feel Like Talking About It? - Woody Allen parle de la psychanalyse, de sa vie et de ses films.
10 novembre 2002
A partir de demain soir, Canal Jimmy diffuse la neuvième saison de 'NYPD Blue'. A raison de deux épisodes tous les lundis soir (c'est une manie, je voudrais que quelqu'un m'explique pourquoi à la télé française on diffuse des séries censées durer 24 semaines en douze, ça m'échappe!).
'NYPD Blue' commence à se faire vieille mais reste un bon show malgré une hémorragie de casting à peu près aussi dramatique que dans "Urgences". On comprend qu'un acteur trouve un peu longuet de jouer le même rôle pendant dix ans! La saison 10 a démarré le 24 septembre aux USA!
Autres bonnes séries inédites sur le câble en ce moment: 'Six Feet Under' (saison 2), le dimanche soir sur Jimmy, 'The Practice' (saison 4) sur Série Club le dimanche soir aussi et 'Sex & The City' (saison 4) sur Téva le mardi soir tard. Sans oublier l'excellent et immanquable 'Northern Exposure' ('Bienvenue en Alaska') (saison 4) sur Série Club le dimanche soir vers 23 h.
09 novembre 2002
Life on planet Pratchett - Terry Pratchett est l'un des auteurs de fantasy les plus connus en Grande-Bretagne. Comme le dit le Captain, dans son livre "Cartographie du merveilleux": "un pour cent de tous les livres vendus en Grande-Bretagne sont écrits par Pratchett". Pour A.F. Ruaud, "l'oeuvre de Pratchett compose un morceau de littérature charnu et roboratif, bourrée de réparties percutantes, de solide bon sens allié à un humour non moins costaud, de philosophie distillée l'air de rien, de jeux de mots redoutables, de détournements lumineux et de personnages attachants." Pratchett est un auteur qui se délecte de l'étrangeté de l'univers, qui puise dans la bizarrerie quotidienne la matière de ses livres et qui éprouve une boulimie d'écriture extraordinaire.
Il y a plusieurs catégories dans la prolifération de romans de Pratchett qui ont pour théâtre le "Discworld", un monde imaginaire: les romans qui ont pour héros les sorciers et en particulier le plus stupide et vénal d'entre eux, le nommé Rincewind, les romans des sorcières, Granny Weatherwax et consoeurs hilarantes, les romans de la Mort, personnage à part entière, très drôle et qui parle en italique et les romans du Guet ('The Watch') de la sombre citée de Ankh-Morporkh. Le dernier roman de Terry Pratchett : "Night Watch" se rattache à cette dernière catégorie.
Dream Anatomy - L'anatomie humaine est à la fois fascinante, répugnante, inquiétante et effrayante, elle a inspiré nombre d'artistes au cours des siècles. Pour illustrer l'anatomie, les artistes n'ont pas toujours été au plus près de la vérité scientifique mais souvent au plus près de leurs obsessions et de leurs idées. Exposition en ligne de l'US National Library of Medicine.
[Via boing-boing]
08 novembre 2002
Portrait de Loïck Peyron, navigateur attachant, au départ de sa 38ème transat et 16ème en solitaire. Godspeed Loïck!
Élèves et anciens Gadz'arts font régner la loi du bizutage - Si vous voulez avoir une petite idée, rien qu'une, de la connerie humaine bien épaisse il faut lire cet article et les justifications apportées à la nécessité de bizuter les nouveaux élèves.
Notez bien ce qui arrive à ceux qui refusent (parce qu'ils en on le droit) l'usinage: "La plupart des 1re année se soumettent afin de ne pas être exclus du groupe. Ceux qui refusent la PTT sont en effet placés hors usinage (HU). Ils ne peuvent adhérer à l'association des élèves qui gère de nombreuses activités, ne sont pas "baptisés", et donc pas considérés comme des gadz'arts. Sur l'annuaire des anciens, longtemps primordial pour trouver un emploi, le nom des ingénieurs HU est écrit en italique."
Ca se passe en France, de nos jours, et c'est la future élite de la nation qui s'illustre avec ces comportements de néandertaliens!
Interpol craint une vague d'attentats simultanés
PARIS (Reuters) - Le secrétaire général d'Interpol affirme dans une rare mise en garde qu'Al Qaïda prépare actuellement "une opération terroriste d'envergure" par le biais d'attentats simultanés dans plusieurs pays.Al Qaida : les inquiétudes du patron d'Interpol
Dans une interview au Figaro, daté du 8 novembre, Ronald K. Noble ajoute qu'Oussama ben Laden est toujours en vie et que l'attentat de Bali ou la prise d'otages de Moscou s'inscrivent dans "un contexte de globalisation de la terreur". "Il se trame quelque chose d'inquiétant", déclare le responsable de l'organisation policière internationale, basée à Lyon. "Tous les spécialistes du renseignement s'accordent pour dire qu'en ce moment même Al Qaïda prépare une opération terroriste d'envergure, des attaques simultanées qui ne viseraient pas seulement les Etats-Unis, mais plusieurs pays à la fois", ajoute-t-il.
Le risque demeure planétaire. Aucun pays ne doit se croire à l'abri, sous prétexte que la dernière vague d'attentats s'est produite en Asie. Ces rapprochements géographiques ne veulent rien dire. Ces terroristes frappent où ils veulent, quand ils veulent. Ni le Canada, ni l'Afrique noire, ni l'Australie ne peuvent être considérées comme des zones protégées. Consciente du danger, l'Australie vient de dépêcher un policier à Interpol pour travailler uniquement sur le terrorisme. Dès qu'un pays comporte une économie de marché, de gens qui voyagent, des ambassades, un brassage de nationalités, il devient une cible potentielle. Même des individus isolés, comme le journaliste Daniel Pearl, peuvent être visés.
Il y a des jours qui commencent mal: ce matin je me suis rendormis pendant une demi-heure après la sonnerie du réveil, ce qui m'a mis sérieusement à la bourre (je n'ai pas à proprement parler d'horaires à mon travail, mais quand même il y a une heure décente et une heure qui fait pas sérieux!), ensuite, et pour la deuxième fois de la semaine, j'ai raté la station de métro où je termine mon voyage quotidien (Montparnasse-Bienvenüe) parce que j'étais absorbé par ma lecture! La première fois je suis descendu à Pasteur et j'ai pris le métro dans l'autre sens, ce matin, je suis descendu à Falguière et j'ai rejoint mon lieu de travail à pied.
07 novembre 2002
Wasabi : du fort, parfois du faux ~ Décevant! Le Wasabi qu'on met dans la sauce soja dans nos restaux japonais ne serait qu'un pâle ersatz du Wasabi authentique: "ce petit tas vert à côté de votre sushi n'est en général rien d'autre que du raifort, de la moutarde et un colorant alimentaire vert vif". Pffff....!
06 novembre 2002
William Saletan from "Slate" is blogging the elections, despite the fact that he's against blogging!...
USA: les républicains réalisent un doublé historique au Congrès ~ Incontestablement c'est une victoire personnelle pour George W. Bush qui a beaucoup payé de sa personne pendant la campagne électorale. Une victoire historique puisqu'il est rare que le parti d'un président en exercice n'encaisse pas de lourdes pertes aux élections de mi-mandat (seuls Franklin Roosevelt et... Bill Clinton lors de son deuxième mandat, l'avaient fait). Et une victoire importante pour Bush, puisque mal élu en 2000, il acquiert avec ces élections législatives une plus grande légitimité.
Mais c'est une courte victoire, en effet le Sénat est de nouveau à majorité républicaine mais avec une très faible majorité et la Chambre des Représentants le reste mais avec une majorité très courte aussi, bien que plus importante que lors de la dernière législature. On sait qu'aux USA les sénateurs et députés ont une certaine latitude de vote, il y a toujours quelques "mavericks" d'un bord ou de l'autre pour voter avec l'adversaire quand le cas se présente et de nombreuses tractations et marchandages pour voter les lois. On se rappellera que Bill Clinton, par exemple n'avait pas été destitué alors que le sénat était à majorité républicaine et que ce même sénat à majorité démocrate cette fois-ci avait "tué" son projet de couverture sociale universelle.
Les conséquences seront sans doute importantes sur le plan de la politique intérieure des USA; sur la question de l'Irak peu de choses à attendre car le congrès avait déjà, et malgré la majorité démocrate d'alors au sénat, donné quasiment carte blanche au président.
05 novembre 2002
Browsing the web today:
On the New Frontier, Succumbing to Solitude - Michiko Kakutani reviews "Great Dream of Heaven" from Sam Shepard. Sleep Is One Thing Missing in Busy Teenage Lives - Teenagers don't sleep enough, and later is the better. The Natural - Is George W. Bush a dimwitted cowboy or not? Maybe not. Jeremy Paxman: you ask the questions - My favorite british anchorman, is publishing a new book: 'The Political Animal – An Anatomy'. Headphone evolution - Interesting for Walkman aficionados. The unexamined thug life - Makers of an ill-fated indie film about L.A. gangbangers claim that a fear of unruly black audiences has prompted theater owners to shun their work.
The Wild Card
One of the many peculiarities of George Catlin's life and work is that while he is known as the painter of American Indian life, and is usually written about in purely historical and ethnographic terms, his pictures linger in the mind as the work of a virtuoso —an artist who wants nothing more than to show off his brilliant, improvisatory technique. It's hard to think of another nineteenth-century American painter whose painting hand is so joyously visible, or whose work continues to present, as Catlin's does, such a sense of artistic freedom and spontaneity. When we look at his various landscapes of the Plains, or his views of Indian life or of buffalo hunts, or his intense and glowing portraits of individual Sioux, say, or Mandan or Pawnee, what we see is the shimmering paintwork as much as the person or place. Catlin's pictures are bound to make many viewers reflect on the troubled history of Native Americans in their own land, but in the way he turns painting into a matter of bright, glistening color, satiny surfaces, poetically awkward drawing, and a muscular physicality, he can make another set of viewers think as easily of Raoul Dufy or Alex Katz.Il vit pour la première fois des indiens en 1828 à Philadelphie, à dater de ce jour la passion de George Catlin fut de peindre ces magnifiques "peaux rouges" et leur cadre de vie. Pour les saisir sur le vif il devint aventurier et explora les contrées qui devinrent plus tard le Wisconsin, Minnesota, Oklahoma, Arkansas, Dakotas et Montana, avec la volonté d'immortaliser ces peuples et ces paysages de l'ouest dont il avait l'intuition qu'ils ne survivraient pas à l'avancée de l'homme blanc.
Mais Catlin n'était pas seulement un amoureux de la prairie, il pouvait être insensible et prêt à tout pour parvenir à ses fins et faire de l'argent avec ses tableaux et ses indiens, il n'était pas très bon 'businessman' cependant et dans ce domaine tous ses efforts furent des échecs. Restent ses tableaux, indispensables témoins d'une époque: la conquête de l'ouest et d'une civilisation.
Un amour de cimetière ~ Bertrand Beyern est un fin connaisseur des cimetières et du Père-Lachaise en particulier. Ses visites ont l'air passionantes. J'ai toujours beaucoup aimé le Père-Lachaise, le plus grand cimetière de Paris, c'est un endroit calme et riche quoiqu'un peu trop encombré (par endroit la densité de tombes est trop importante), juché sur un petite colline d'où on a une jolie vue sur la capitale, vert et parsemé de curiosités d'architecture funéraire.
Les caveaux "Ça m'suffit" avec leurs chagrins anonymes et leurs plaques de marbre passe-partout sont plus nombreux mais moins risibles que les chapelles néogothiques, les monuments pompeux, les mausolées boursouflés de ceux qui tiennent souvent plus de place qu'ils n'ont laissé de vide. Ainsi de l'énorme confiserie des chocolatiers Menier, du sarcophage de Félix Potin, roi des épiciers, du monument pharaonico-napoléonien du petit Aldolphe Thiers (1,55 m) qui écrasa la Commune dans le sang ou de la stèle ronflante de tel illustre "chef de centre aux chèques postaux hors classe honoraire". La palme de l'autocélébration revient peut-être au comédien Léon Noël, qui fit immortaliser dans la pierre la critique qu'un feuilletoniste pondit sur lui en 1893: "Comme que je ne cesse de le répéter depuis dix ans, c'est un des meilleurs comédiens de ce temps."
White Apple ~ Je ne connais Jonathan Carrol autrement que par ce qu'en a écrit le Captain et Iokannaan, mais son journal d'écrivain sur le web mérite d'être lu. C'est aussi plaisant que celui de son célèbrissime collègue Neil Gaiman.
04 novembre 2002
Après un week-end prolongé en province, je suis tout heureux de retrouver Paris. Je me dis qu'il n'y a pas beaucoup d'endroits où je me sente bien, et de plus en plus, bien que je sois content de temps à autre d'aller ailleurs et de voir du monde, j'ai de plus en plus de mal à passer de l'autre coté du Périphérique!
Mes villes préférées sont dans l'ordre Paris, New-York et Londres. Parfois je m'arrête sur le trottoir et je me dis que j'ai vraiment une chance inouïe de vivre à Paris. C'est un "bonheur parisien" et ça m'arrive très souvent, c'est déclénché par une vue fugitive, une passante ou un passant, un reflet de soleil sur un toit de zinc, la qualité de la lumière, le ciel aperçu au dessus des toits, un bel immeuble, une jolie frise, un mascaron, les feuilles d'automne aux arbres, la bruine douce et douillette qui vient de l'Atlantique et qui fait luire le pavé, les lumières du soir, un réverbère allumé...! Nombre de fois aussi, j'ai envie de péter la gueule à tous les passagers de ma voiture de métro ou de bus, ou au c... d'automobiliste qui vient de klaxonner ou de me refuser la priorité sur un passage protégé, ou au gros c... qui ne ramasse pas la merde de son chien, mais c'est le prix à payer quand on vit en ville et franchement je n'aimerai pas vivre ailleurs!
'A hell of an earthquake' ~ Un tremblement de terre de 7,9 sur l'échelle de Richter a secoué l'Alaska! 7,9 ça c'est un "big one"! L'Alaska étant faiblement peuplé il n'y a pas de victimes, mais beaucoup de dommages. Le pipe-line qui traverse l'Alaska a été endomagé mais il n'ya pas eu de fuites signalées.
The lost adventure of childhood ~ Michael Chabon parle de son dernier livre "Summerland" dans Salon.
02 novembre 2002
The dark, Gothic past of Michel Faber
Something terrible happened a long time ago to Michel Faber, the author of "The Crimson Petal and the White." He is not sure what it was - he has few memories before the age of 7, he said. But he said he knows that things were so turbulent in his family that his mother severed ties with her two older children, his half-brother and half-sister, and still refuses to discuss them.
Oh, Faber mentioned in a recent interview, almost as an afterthought: There was the time, when he was 5 or 6, that he was hospitalized because he stopped eating and drinking. "Looking back on it with the perspective of an adult, it was very clear that I was seriously depressed, and I was trying to die," Faber said. "Not having specific memories, I can't confidently say what that was all about. All I can think of was that there was so much grief in my environment to do with the unfortunate disappearance of my siblings that I just decided it would be easier on everyone if I didn't exist."
Faber, 42, related all this with a serene matter-of-factness that did not waver, whether he was discussing his inexplicable lack of a sense of smell, ordering his tarte Tatin, describing the crippling bouts of despair that sometimes consume him or speaking of the extensive research into the minutiae of Victorian life that underlies "The Crimson Petal and the White."
01 novembre 2002
Fear stalks Shepard's West ~ Review of "Great Dreams of Heaven".
Fear coils beneath the stories in "Great Dream of Heaven," surfacing now and again in the scared eyes of a teenager or the terrified imaginings of a lonely gas station clerk. Some fear springs naturally from a scene's violence, real or implied, such as when a party guest winds up on the wrong end of a loaded gun. The more complex characters are scared of failure, loss or loneliness.
Of course, the writing reveals other strong emotions, all those that make a Sam Shepard story as familiar as an old leather saddle: sexual desire, antagonism, jealousy and regret. But fear dominates this book much more than Shepard's classic 1996 collection of short stories, "Cruising Paradise."
«Six Feet under», série mortelle ~ Oui, excellente cette série HBO (comme les Sopranos et Sex & The City), on l' a déjà dit. La deuxième saison est commencée depuis six épisodes sur Canal Jimmy (dimanche soir, deux épisodes, Canal Jimmy reprend les détestables habitudes de diffusion des chaînes hertziennes après les avoir, avec raison, tant décrié!), et c'est bien, très bien, plus sombre que la première saison, avec plus d'incertitudes sur le sort des personnages, mais passionnant. Le producteur de la série, Alan Ball, dit :"Six Feet under est un soap opera existentiel qui ne parle que de la vie à travers le prisme de la mort". Soap Opera existentiel, c'est exactement ça.