Douze Lunes
30 avril 2002
>> Lynda, de "Her Life In A Nutshell", raconte la tornade qui a ravag� sa petite ville et presque ras� sa maison, impressionant.
28 avril 2002
>> Quelle semaine tendue! Et il y a encore une semaine � attendre avant de pouvoir souffler. Ou de contempler une cata sans pr�c�dent! Et il y aura entre temps le 1er mai. A la date d'aujourd'hui j'ai d�cid� d'aller manifester, et c'est quelque chose qui m'arrive rarement! Me semble que vous-savez-qui se l�che un peu ces derniers temps, les petites phrases provocatrices fusent bien mieux! C'est calcul�. Sans doute se dit-il que n'ayant que peu de chances de gagner au moins faut-il souder les rangs de ses partisans: "monsieur sans concessions"! Et faire chauffer les esprits pour que �a d�g�n�re bien le 1er mai, �a ne peut que l'arranger. Et de toutes fa�ons �a fait parler de lui. Et apr�s il y aura les l�gislatives. Dire que ces �lections �taient ennuyeuses! Maintenant on ne pense plus qu'� �a!
Jospin �a lui �corche la bouche de dire "votez Chirac", et on le comprend! Fichez lui la paix! Il a dit qu'il faut faire barrage au FN, c'est suffisant, �a veut bien dire ce que �a veut dire! Cet homme est fini politiquement, l'oeuvre de sa vie est � l'eau, il en a bav� pendant cinq ans tout �a pour rien. Il a de quoi �tre amer, au minimum. Il veut pas s'humilier jusqu'au fond, c'est bien normal. Je lui souhaite de se remettre, Jospin, il a pas �t� tr�s brillant question strat�gie c'est s�r, mais il est pas le seul responsable. Alors, que les dirigeants du P.S. disent bien fort qu'il faut voter Chirac et qu'on laisse en paix Jospin.
27 avril 2002
>> Bernard-Henry L�vy (Le Point):
L'urgence, la seule urgence, est de se ressaisir, d'effacer l'opprobre de ce qui vient de se produire, de faire que le second tour rach�te l'ignominie du premier - la seule v�ritable urgence est d'agir en sorte, non seulement que Chirac passe, mais que Le Pen soit �cras�.
Pas une voix ne doit manquer.
Pas un bulletin ne doit, cette fois, s'�garer.
Il faut transformer le vote pour Chirac en un vote contre Le Pen.
Il faut que ce vote soit si massif, si limpide, qu'il devienne, non un quitus au pr�sident sortant, mais un message sans ambigu�t� pour l'aventurier dont la pr�sence m�me, pendant quinze jours, sur les tr�teaux de la campagne, fera de nous la ris�e du monde.
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26 avril 2002
>> A lire absolument: le Dictionnaire Facho-Fran�ais du Canard Enchain� pour comprendre sous le discours (de moins en moins) polic� de Le Pen la vraie signification des mots employ�s. Pour d�crypter le langage du Front National. Les allusions, les mots qu'on choisi pour s'exprimer ne sont pas neutres et trahissent les id�ologies qu'on voudrait cacher... D�codage de l'allusion et du message crypt� � l'intention d'une communaut� r�solument facho.
>> Auteurs sans fascisme:
"La France a longtemps �t� le "pays des Libert�s" apr�s avoir donn� au monde un "Si�cle des Lumi�res" dont on aurait esp�r� qu'il marche sur secteur, les batteries �tant ce qu'elles sont. Son courage �puis�, son �nergie �teinte, ce pays jadis ouvert et cosmopolite va-t-il devenir, en l'espace de deux jours, dans la honte de l'isoloir, une citadelle d'intol�rance et de crime ?"P�tition litt�raire d'auteurs de SF et d'ailleurs.
Via le Captain.
>> Ambiance en Europe:
Le Pen d�clare:
"Je ne suis pas plus raciste que M. Tony Blair qui ne veut pas des immigrants qui se pr�sentent � Sangatte (centre de r�tention dans le nord de la France, NDLR)", a d�clar� le leader de l'extr�me droite fran�aise.
Interrog� sur ce qu'il ferait des r�fugi�s de Sangatte s'il �tait �lu, Jean-Marie Le Pen a r�pondu: "Il faut rendre � C�sar ce qui est � C�sar et aux Anglais ce qui est aux Anglais, c'est-�-dire je pense qu'on pourrait faire un train sp�cial pour les envoyer � M. Blair".
Ce � quoi un porte-parole du 10 Downing Street r�pond:
"Les id�es politiques de Le Pen sont repoussantes, comme l'a dit le Premier ministre. Son pass� raciste parle de lui-m�me".
(Yahoo! Actualit�s)
25 avril 2002
>> Delfeil de Ton et la strat�gie de la gauche (Le Nouvel Obs'):
Normalement, on devait �lire les d�put�s, puis le pr�sident. Jospin a organis� l�inverse: le pr�sident d�abord. Si on avait �lu d�abord les d�put�s, la gauche parlementaire passait un accord, se r�partissait les candidatures dans les circonscriptions et, en cas de victoire, elle pr�sentait un candidat unique. C��tait clair et net, pas besoin d�avoir invent� la balan�oire pour comprendre que c��tait comme �a que �a pouvait marcher. Jospin n�en a pas voulu ainsi. Je me fais �lire en premier et je suis en position de force pour peser sur les candidatures aux l�gislatives. R�sultat: les composantes de la gauche parlementaire, pour s�opposer plus efficacement au poids de Jospin suppos� �lu pr�sident, ont pr�sent� chacune leur candidat � la pr�sidentielle afin de prouver qu�il allait falloir pour les l�gislatives compter avec elles. Voil� du coup Jospin qui perd au premier tour de la pr�sidentielle les voix des composantes de la gauche parlementaire, autres que les voix du Parti socialiste, il se retrouve en troisi�me position derri�re Le Pen et �limin� de la comp�tition. Bravo, l�artiste! Mitterrand dans la tombe, s�il a encore la force, qu�est-ce qu�il doit rigoler.
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>> Doshu Kanayama: exposition de calligraphies. Vaut le d�tour, passionnants commentaires. (via Plep).
>> Yahoo! Actualit�s - Jean-Marie Le Pen se prononce de nouveau pour le r�tablissement de la peine de mort apr�s le proc�s Dils
On croit r�ver! Si la peine de mort avait exist�, un homme acquitt� 16 ans apr�s sa premi�re condamnation aurait peut-�tre �t� �x�cut�... Ca n'emp�che pas Le Pen de dire, d'apr�s cet article: ""La vie des innocents m'est plus pr�cieuse que celle des assassins". Ca me rappelle ce professeur de droit qui nous disait, quand j'�tais �tudiant, que "la peine de mort �vite la r�cidive, m�me pour les innocents!"
>> Ne refusez pas � l'Etat juif la l�gitime d�fense, par Arno Klarsfeld (Le Monde) "La France agit et se comporte comme si les menaces � l'encontre d'Isra�l �taient insignifiantes ou ne portaient pas � cons�quence. Comme si Isra�l �tait Goliath et les Palestiniens David."
23 avril 2002
>> Dans le Guardian de Londres voir ce dessin de Steve Bell, qui r�sume assez bien les �lections fran�aises!
(Via Linkmachinego)
22 avril 2002
>> Voir Le Pen au second tour de l'�lection pr�sidentielle fran�aise. La honte. Il n'y a pas d'autres mots. J'ai honte pour mon pays. Je suis en col�re aussi.
Qui est responsable de ce d�sastre? Tout le monde. Les abstentionnistes, surtout ceux de gauche, qui j'esp�re se mordent les doigts; les socialistes avec leur programme incroyablement na�f et �triqu�, leur candeur et leur d�connexion devant l'ampleur qu'a pris l'ins�curit� dans l'esprit des gens; la droite r�publicaine qui a jou� des angoisses de la population, qui a discr�dit� la classe politique avec les magouilles financi�res, les m�dia qui ont complaisamment insist� sur les probl�mes (r�els) d'ins�curit�.
Et la b�tise, l'ignorance, la peur�
Aujourd'hui on est la ris�e de l'Europe, et d'une partie du monde. Ah on peut crier contre Haider ou Berlusconi! Aujourd'hui l'extr�me droite n'est plus � notre porte, elle est dans la cuisine et a m�me commenc� � piller le frigo! Oui, j'ai honte.
Je voulais voter pour Bayrou au premier tour, voyez-vous, et pour Jospin au second. Mais, sur le net, je suis tomb� dimanche matin sur un article de BBC News qui disait que Le Pen �tait tr�s proche de Jospin et qu'il le d�passe n'�tait pas inenvisageable. Alors j'ai vot� Jospin. C'est ma seule am�re satisfaction�
J'irai manifester le 1er Mai, (pas avec les lep�nistes bien entendu). Je ne crois pas que la rue puisse ou doive d�faire le verdict des urnes, mais je suis certain qu'il faille montrer massivement qu'on est contre l'extr�me droite.
21 avril 2002
>> "Le Voyage de Chihiro"
Mon enfance est quelque chose de n�buleux, par un jeu de refoulements sans doute int�ressants pour un psychanalyste (et pour moi en fin de compte) une grande partie de ma vie enfantine est pass�e dans l'oubli. Dans l'oubli conscient mais bien entendu tout est sans doute grav� dans mon inconscient. C'est pourquoi les films "pour les enfants", les contes, les histoires f�eriques et magiques ont un tel effet �motif sur moi. Alors voil�, j'ai ador� "le Voyage de Chihiro". On ne s'en �tonnera pas trop: je connais et j'aime les productions de Miyazaki: "Mon voisin Totoro", "Porco Rosso" et "Kiki's Delivery Service"; et je voue un culte � "Princesse Mononok�". Vous ajoutez avec �a une pinc�e de japanophilie, une certaine connaissance livresque de la pens�e et de la culture du Japon, un soup�on de spiritualit� bouddhiste et un go�t immod�r� pour les histoires et les contes. Je suis le "c�ur de cible" pour aimer "Chihiro". Et aim� j'ai! Je l'attendais: plaisir d'anticipation, je l'ai vu et je n'ai pas �t� d��u.
D'abord j'ai aim� le dessin magnifique des animateurs des studios Ghibli, un dessin � la fois hyper-r�aliste et hyper-po�tique. Une imagination graphique d�brid�e et une rigueur et une profusion du d�tail �poustouflantes. L'imagination de Miyazaki, sa sensibilit�, sa po�sie, la profondeur de son message fait le reste. "Chihiro", comme toute les grandes �uvres, fonctionne � plusieurs niveaux:
- le conte initiatique: comment une petite fille, un enfant, devient un adulte, en traversant des �preuves diverses.
- le symbolisme sur le sens de la vie, la philosophie de l'existence, la morale.
- la dimension spirituelle, fortement teint� de bouddhisme et de shinto�sme (la religion du Japon).
- la dimension naturelle et quasiment "�cologique".
Tous ces niveaux s'imbriquent et se fondent parfaitement. L'esprit qui interpr�te et l'�il qui se r�gale sont constamment sollicit�s: c'est un grand plaisir, intellectuel, po�tique, esth�tique. C'est une �uvre compl�te..
On avait remarqu�, d�j�, dans "Mononok�" le f�minisme de Miyazaki, son absence de jugement entre le bien et le mal (aucun personnage n'est ni vraiment bon ni vraiment mauvais), son amour de la nature, ces th�mes ressortent dans "Chihiro" avec la m�me force. Et des personnages des films pr�c�dents font de surprenantes r�apparitions: un "kami" ressemblant fort � un Totoro dans un ascenseur, et le loup de "Mononok�" sous la forme d'un dragon.
On en ressort heureux et habit�. On en ressort sans doute un peu meilleur qu'on y est entr�. Allez voir "Le voyage de Chihiro".
>> Food for thought ("nourriture pour la pens�e"): cette r�flexion sur les auteurs d'attentats suicides sur le weblog "Synthesis" (en anglais).
(via MuseUnlimited)
>> "Funny how one can go from wanting to avoid the entire "confessional blog" thing to suddenly pouring out unwanted emotions to complete strangers."
From "Dust from a distant sun".
Oh! Yes! I know this dilemma!
20 avril 2002
>> Traduction sur "Mangeclous" d'un article d'Oriana Fallaci du 18 avril 2002. Peut-�tre un peu excessif mais tellement diff�rent du discours classique des m�dia fran�ais. A lire...
>> "And Leonard Cohen, the self-absorbed egocentric god-voiced buddhist, knows where it's at?"
Bruno Daily Times.
>> Deux touristes japonais ce sont retrouv�s au centre de Bethlehem, en pleine guerre. Yuji Makano et Mina Takahashi voulaient visiter l'Eglise de la Nativit� assi�g�e depuis douze jours par l'arm�e isra�lienne. Ils n'�taient au courant de rien, et ce sont des journalistes en gilets pare-balles qui les ont d�tourn� de la zone de guerre qu'est devenu ce haut lieu touristique. "We have been on the road for the last six months and we did not watch television or read the newspapers," a d�clar� Yuji Makano!
18 avril 2002
>> "Attention et d�tachement: le sage est d'autant plus attentif � ce qu'il fait qu'il est davantage d�tach� du fruit de l'acte, comme on dit en Orient, autrement dit de tout profit attendu. Cela ne l'emp�che pas de viser, quand il agit, tel ou tel r�sultat (agirait-il autrement?). Mais il le vise sans rien attendre, sans rien esp�rer, comme l'archer, c'est un exemple traditionnel, vise la cible devant lui. L'atteindre? Il n'est pas temps encore. Le tout est de la viser bien. Et il l'atteint d'autant mieux qu'il est plus serein, plus d�tendu, plus concentr�, tout entier dans son acte, ici et maintenant, et pas dans la cible l�-bas ou tout � l'heure! Ce n'est pas la cible qui importe; c'est la fl�che. Ce n'est pas l'esp�rance c'est l'acte. Cela est vrai a fortiori de notre vie. Car quelle est la cible de vivre? Il n'y en a pas. La vie est elle m�me � soi sa vis�e, comme dit Montaigne, et c'est pourquoi le sage n'en attends rien: puisqu'il a tout quand il l'a. Il ne vit pas pour: il vit, simplement. Il n'esp�re pas: il agit. Il ne regrette pas: il se souvient. Ni esp�rance ni nostalgie; ni crainte ni remords."
Andr� Comte-Sponville
"De l'autre c�t� du d�sespoir"
>> Encore trouv� sur Plep (pas un weblog, une mine, un tr�sor!): Tokyoscape. Une s�rie de dizaines de petites photos �tranges et typiques des rues de Tokyo avec commentaires sur la ville.
>> "Ally McBeal" s'arr�te � la fin de cette saison (la cinqui�me), mais qui regardait encore "Ally McBeal"?
16 avril 2002
>> The Cleanup (New York Times):
Apr�s chaque attentat en Isra�l le syst�me est bien rod�: ramasser bl�ss�s et morts, enqu�ter et nettoyer les traces de l'attentat.
As the emergency crews do their work, another unit goes into action, a unit with a special resonance for Israelis: the cleanup crew. The members of the crew set to their various tasks -- collecting body parts, hauling away debris, hammering plywood over shattered windows -- shoulder to shoulder with the police and the doctors. Their job is to repair the physical damage to the site as quickly as possible, and they are astonishingly good at it: efficient and thorough and fast. Watching them, you come to feel that their job is as much psychological as it is practical. The speed with which they work is an expression of Israel's compulsion to cover over its wounds, a sign of the haste with which the nation, quite literally, wants to wash away the blood of its fallen.
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>> Crise ouverte � Canal Plus (Yahoo! Actualit�s). Int�ressant de voir ce que �a va devenir. Pierre Lescure, vir� par Jean-Marie Messier aujourd'hui, �tait un peu l'�me et l'histoire de Canal. Je n'aime pas les Guignols mais je suis curieux de voir comment ils vont r�agir. Lescure avait autour de lui une pl�iade d'animateurs et de producteurs vedettes qui lui �taient d�vou�s.
14 avril 2002
>> Ehud Barak dans le New York Times:
There is an urgent need to shape a coherent Israeli strategy, which is now absent. Such a strategy should be based on three pillars: a tough campaign against terror, an open door for resumption of negotiations and physical disengagement from the Palestinians.
>> Vous voulez voir quelque chose de vraiment original sur le web? The Bruno Daily Times est pour vous! Deux fois par semaine, en plus de son journal/blog Chris Baldwin dessine une bande (type Doonesbury). Ca a un cot� un peu Woody Allen, com�die de moeurs, personnages un peu intellos bavardant au t�l�phone ou devant un verre. Parfois de petites histoires enti�res qui se poursuivent sur plusieurs bandes. C�est un pur r�gal. Certes, c�est en anglais.
13 avril 2002
>> Flamb�e antifran�aise aux Etats-Unis (Lib�ration):
Avant m�me les premiers attentats antis�mites, abondamment comment�s par les m�dias, plusieurs affaires tr�s diff�rentes s'�taient amalgam�es pour d�t�riorer l'image de l'Hexagone. Il y a eu d'abord la gaffe de l'ambassadeur � Londres, Daniel Bernard, qualifiant, lors d'un d�ner priv�, Isra�l de �petit pays merdeux� ; puis la d�couverte de la tricherie d'une juge fran�aise aux Jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City ; le refus, par Marylise Lebranchu, ministre de la Justice, de coop�rer dans l'affaire du Fran�ais Zacarias Moussaoui, ce dernier �tant menac� de peine de mort ; enfin, la ru�e des Fran�ais sur ce livre ahurissant, l'Effroyable Imposture de Thierry Meyssan, qui d�nonce un complot am�ricain derri�re le 11 septembre...
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12 avril 2002
>> Quatorze joueurs d'un club de football juif de Bondy victimes d'une agression: "Une douzaine de plaintes vont �tre d�pos�es au tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis) apr�s l'agression � caract�re antis�mite dont ont �t� victimes, mercredi 10 avril, des joueurs du Maccabi de Bondy, qui s'entra�naient sur un terrain situ� au nord de la commune." (Le Monde)
>> Loft2, trop sexe, trop gros, trop �vident, trop trash... Pr�sentation de Loft Story 2 et des candidats dans Lib�. Hilarant!
11 avril 2002
>> Formidable num�ro de la World Haiku Review. J'ai �t� int�ress� particuli�rement par cet article: Composing Haiku in English as a Foreign Language et par ces haiku de Hashimoto Takako. Entre autres, dans ce num�ro tr�s riche. (Admirer aussi les belles illustrations).
>> Lire absolument le Bloc Note de Bernard-Henry L�vy dans "Le Point" de cette semaine (et se d�p�cher dans une semaine il ne sera plus possible de le lire gratuitement!). Sur Isra�l, la Palestine, les r�actions en France.
>> The Fully Immersive Mind of Oliver Sacks (Wired) [anglais] Les livres d'Oliver Sacks sont des voyages fascinants dans les m�andres de l'esprit humain. Aujourd'hui le grand neurologue se tourne vers son propre esprit et sa propre psych�. Tr�s �trange personnalit�, tr�s �trange parcours!
The morning of our visit to the museum, Sacks climbed into our cab carrying what looked like a sleek gray laptop, which seemed out of character - he still writes his books by hand, or on a typewriter. "It's my cushion," he explained, adding wistfully, "it's my companion." The previous day, his companion had wandered off in a cab without him. Thankfully, the driver returned it to the hotel. Sacks isn't always so lucky. "I have a great gift for losing things," he admitted.
Sacks' propensity for accidentally tossing out checks has resulted in his being banned from opening his own mail at the office. He estimates that he has lost or destroyed as many manuscripts as he's published. In 1963, he wrote a short monograph about myoclonus, the involuntary twitching of muscles that in its most severe form can be totally debilitating and in its mildest form gives rise to hiccups. He gave his only copy of the paper to a leading expert in the field, C. N. Luttrell, who committed suicide a few weeks later. Sacks was too embarrassed to ask the family for the manuscript. In 1978, another text, written on Alzheimer's disease, was given to a colleague who misplaced it while moving his office; and a briefcase containing Sacks' account of watching his first space launch (the shuttle Atlantis in 1991) was stolen by a hotel thief.
"There's a metaphysical dimension to loss," Sacks observed in the cab. "I don't feel like I just left these things somewhere, I feel like there's an annihilation field around me - they vanish into the abyss. And once they vanish, I have to wonder if they ever existed."
He reached into the pocket of his sports jacket and produced a Japanese fan - the first of several startling objects to emerge from there, so that I came to think of the coat as having magic pockets. It was a mild winter morning, and the heat was off in the cab, but Sacks commenced fanning, explaining that he had just gotten out of a pool. Water is his native element. He swims two hours a day when he can, as he has for most of his life, scouting out pools on reading tours like a junkie cultivating reliable scores. On dry land, he is made uncomfortable by any excess of heat: He insists that the thermostats in his apartment and hotel rooms be kept at 65 degrees and has been known to show up at his office in swimsuits.
Plus�
>> Comment Google cherche:"When a search query is submitted to Google, it is routed to a data coop where monitors flash result pages at blazing speeds. When a relevant result is observed by one of the pigeons in the cluster, it strikes a rubber-coated steel bar with its beak, which assigns the page a PigeonRank value of one. For each peck, the PigeonRank increases. Those pages receiving the most pecks, are returned at the top of the user's results page with the other results displayed in pecking order." Dommage je d�teste les pigeons!
10 avril 2002
>> Hayao Miyazaki dans "Le Monde": interview (�a m'avait �chapp� hier):
Mon film parle des efforts qu'il faut produire pour devenir un �tre humain. Des choses comme le fait de travailler, de penser tr�s fort � quelqu'un, de ne pas toujours s'en remettre � l'argent - des choses simples en fait - ont touch� le public. [�/�] La vie que d�couvre Chihiro de l'autre c�t� de la porte est la vraie vie. Ce sont d'ailleurs des choses dont les personnes �g�es se souviennent tr�s bien. Beaucoup m'ont dit que la sc�ne o� Chihiro voit la mer devant sa fen�tre leur rappelait les paysages de leur enfance. Il y a aussi cette sc�ne o� Chihiro prend le train toute seule. Tout le monde a le souvenir d'avoir pris seul le train. Tellement de personnes ont oubli� le sens de ce premier voyage...
>> A History of Manga: tout � fait passionnant, m�me si, comme moi, vous ne vous int�ressez pas particuli�rement aux mangas. (en anglais).
(Via Plep)
>> Quelqu'un est venu sur ce site en recherchant dans Google: "salope indre et loire". J'ai eu des r�f�reurs bizaro�des mais celui-ci remporte le pompon!
09 avril 2002
>> Urgence mondiale, par Bernard Kouchner (Le Monde): "Les Etats-Unis, aid�s par l'Europe, doivent prendre l'initiative et parler directement aux Isra�liens comme aux Palestiniens."
>> "Le Voyage de Chihiro" : parcours d'initiation � l'humanit� � travers le pays des fant�mes (Le Monde):
A un cin�ma fond� sur l'action et la progression dramatique, Miyazaki substitue un cin�ma bas� sur la contemplation panth�iste. La lande chatoyante o� tr�ne une maison abandonn�e, une mer d'huile surplomb�e par des mouettes, un ciel infini que traverse Chihiro sur l'�paule d'un dragon t�moignent d'une mise en sc�ne admirablement ma�tris�e, qui offre une vari�t� exceptionnelle d'ext�rieurs.
Hayao Miyazaki assure avoir r�alis� Le Voyage de Chihiro � l'intention de sa fille de 10 ans. Il lui offre un magnifique po�me romantique, qui met en sc�ne ce moment-cl� o� l'enfant abandonne ses pulsions pour se ranger du c�t� de la raison. Ego�ste et indiff�rente, sourde aux injonctions de ses parents, Chihiro devient � l'issue de son voyage une femme. L'un des sujets du Voyage de Chihiro n'est rien de moins que l'humanisation de l'homme, c'est- �-dire la mythologie.
08 avril 2002
>> Un num�ro de Granta: What We Think of America
Is the US really so disliked? If so, why? In this issue twenty-four writers drawn from many countries describe the part America has played in their lives�for better or worse�and deliver their estimate of the good and the bad it has done as the world's supreme political, military, economic and cultural power.
>> Le Gyotaku est une forme d'art d�velopp� il y a une centaine d'ann�es par des p�cheurs Japonais. On "imprimait" les poissons p�ch�s, avec de l'encre, sur une feuille de papier de riz, pour garder le souvenir des belles prises. L'anc�tre de la photographie. Cet art a �t� retrouv� et pratiqu� par Naoki Hayashi, chasseur sous marin en apn�e et peintre de gyotaku.
07 avril 2002
>> Je viens de finir "How To Be Good" de Nick Hornby et j'ai trouv� �a moyen. C'est l'histoire d'une femme m�decin dont le mari est un connard fini mais qui, par miracle et sous l'influence d'un gourou nomm� GoodNews, devient soudainement bon. D'une d�goulinante bont�, et pros�lyte avec �a. Il a des th�ories g�n�reuses sur la soci�t� et commence � les mettre en pratique dans sa propre famille puis dans son voisinage. Ce faisant il finit par ennuyer et culpabiliser tout le monde, et devient aussi insupportable que quand il �tait un grincheux agressif. L'id�e est bonne, la com�die de m�urs bien observ�e. Mais il y a deux choses qui clochent: 1) l'auteur est un homme et la narratrice une femme et il y a quelque chose de vaguement insinc�re dans le ton. En d'autres termes c'est une femme qui parle mais on sent que c'est un homme qui �crit, c'est pas tr�s r�ussi de ce point de vue; 2) l'auteur semble ne pas croire vraiment � son histoire, ou ne pas oser la mener � son terme, ainsi on est frustr� qu'une partie amusante de l'histoire se termine abruptement et qu'on passe rapidement � autre chose, comme si l'auteur s'�tait lass� soudainement. Le sujet est fut�, les dilemmes provoqu�s par la bont� maladive du h�ros amusants, ironiques et bien observ�s, mais ce n'est ni aussi dr�le ni aussi �mouvant que l'on pourrait le penser et au bout du compte on finit par s'ennuyer et rester sur sa faim.
>> Dans le New York Times: "The Band Is Gone, the Waltz Plays On": "Now, at what seems to be the end of a similar period of extravagance in pop music, the Band's honest, unadorned music is back. With a bit of fuzzy math, the 25th anniversary of "The Last Waltz," the original Band's final performance in an all-star concert in 1976, is being celebrated with a fanfare that rivals both the lavishness of the original event and the hoopla surrounding the release two years later of the acclaimed movie and soundtrack album that documented it. The film, "The Last Waltz," which was directed by Martin Scorsese, has begun a 10-city theatrical run. A DVD version, set for release on May 7, offers performances from the concert not seen in the original and commentary by musicians and critics. And the album is now a remixed 54-track boxed set on Rhino Records due for release on April 16."
>> Le point de vue de Amos Oz, �crivain isra�lien et fondateur du mouvement Peace Now dans The Observer (en anglais).
>> Je viens de d�couvrir et de lire ce blog: G�radon. Et je suis admiratif, c'est bien, tr�s tr�s bien. Plaisir de d�couvrir de bons trucs sur le web, et en fran�ais en plus!
06 avril 2002
>> Dans le Monde aujourd'hui:
- Cessez de nous "Sharoniser", par Ilan Greilsammer: " Votre aveuglement anti-isra�lien a eu des cons�quences absolument catastrophiques au lieu d'avoir des effets b�n�fiques pour le processus de paix."
- Manhattan, le chantier de l'Am�rique: "La municipalit� et l'Etat de New York r�fl�chissent � la mani�re de concilier r�novation et lieu de m�moire apr�s la destruction des deux tours du World Trade Center, le 11 septembre 2001. Des projets architecturaux sont actuellement expos�s � Washington, avant d'�tre montr�s � Paris"
- Georges Perec, "scriptor":"A l'occasion du vingti�me anniversaire de la mort de l'auteur de "La Disparition", ses romans sont rassembl�s en un volume."
>> Pour changer d'air: The Big Lebowski Random Quote Generator. Avec le script complet pour les fans. Le film des fr�res Cohen est un de mes pr�f�r�s.
Chauffeur: Aw, forget about it.
Dude: Yeah, man! Fuck it! I can't be worrying about that shit. Life goes on!
(via Sore Eyes)
>> Quelques mises au point concernant le conflit isra�lo-palestinien. Ce sont des choses que j'avais envie de dire depuis un bon moment, et la r�cente acc�l�ration du conflit, les r�actions dans les weblogs me donnent l'occasion de le faire, attention c'est assez long, merci de lire jusqu'au bout:
- D'abord je voudrais dire que je ne pense pas �tre raciste, je me consid�re comme Europ�en d'abord, Fran�ais ensuite et citoyen du monde, je suis agnostique et je crois aux id�es des Lumi�res. Je suis s�r que ces id�es sont universelles, c'est � dire qu'elles sont bonnes pour tout le monde ind�pendamment des cultures et que tous les peuples du monde aspirent � la libert�, au progr�s et � la d�mocratie. Je n'ai aucune ranc�ur ou grief contre les arabes. Je ne crois pas au concept de "race". Je vis dans une ville et dans un quartier tr�s cosmopolite et j'aime plut�t �a. Je suis politiquement mod�r�, du centre gauche.
- Je soutient l'�tat d'Isra�l. Je suis persuad� de son droit � l'existence et je rejette d'embl�e toute id�e qui contredit ce droit � l'existence. Je pense que l'�tat d'Isra�l est parfaitement l�gitime l� o� il est. Que c'est en outre le seul �tat d�mocratique dans la r�gion et qu'il est compos� de 5,8 millions de personnes entour�s de dizaines de millions de gens plus ou moins hostiles dont certains veulent son �radication pure et simple. Cette situation explique bien des choses.
- Je constate qu'avant l'arriv�e des Isra�liens il n'y avait rien en Palestine: le d�sert. Et une population qui a parfaitement le droit de s'y trouver et d'y vivre: les Palestiniens. Les Isra�liens ont transform� ce d�sert en une nation agricole et industrielle, ils ont irrigu�, plant�, d�velopp� et enrichi la r�gion.
- Je constate que les Palestiniens, cinquante ans apr�s la cr�ation de l'�tat d'Isra�l vivent toujours en grande partie dans des camps de r�fugi�s. Je crois que cette situation est unique dans le monde et dans l'Histoire. Et je pense que c'est le r�sultat de la politique de l'OLP: maintenir les gens dans cette situation plut�t qu'essayer de construire quelque chose de fa�on � leur faire croire � un hypoth�tique retour et � g�n�rer du ressentiment vis � vis des Isra�liens.
- Je pense que le terrorisme, celui qui vise des populations civiles, est inexcusable. Qu'il est inadmissible et que tenter de l'expliquer par le d�sespoir ou la pauvret� est une erreur id�ologique fondamentale; ce n'est pas l'oppression ou la pauvret� qui cause le terrorisme mais le go�t de la mort, l'envie pure et simple de tuer, le nihilisme absolu. Le terrorisme suicide est particuli�rement redoutable et absurde en ce qu'il ne m�prise pas seulement la vie des gens vis�s mais la vie du porteur de bombe fanatis�. Il est redoutable car comme dit S�n�que: "tout homme qui m�prise sa vie est ma�tre de la tienne". L'attentat ne fait pas seulement des victimes innocentes: il fait des centaines de bless�s, il cr�e des milliers de souffrances et de chagrins. C'est inadmissible. On ne peut pas avoir d'indulgence pour les terroristes.
- Je pense que le terrorisme suicide est une m�thode tr�s pris�e par l'islamisme radical et je suis inquiet de voir cet islamisme, s'emparer, entre autre, de l'intifada. Je pense qu'Arafat joue sur les trois tableaux: les n�gociations, le terrorisme et les islamistes, l'intifada.
- Je pense qu'Ehud Barrak et Bill Clinton ont fait une proposition de paix sans pr�c�dent � Yasser Arafat. Que c'�tait un compromis, certes, mais qu'il �tait acceptable si Arafat avait voulu abandonner l'id�e d'un droit au retour, soit l'id�e de la disparition � terme, de l'�tat d'Isra�l. En refusant cette proposition et en lan�ant la seconde intifada, Yasser Arafat a non seulement favoris� le retour de la droite Isra�lienne et l'�lection d'Ariel Sharon, il a jou� un tr�s mauvais tour � son peuple.
- Je pense que les implantations isra�liennes (je me refuse � dire les colonies) dans les territoires occup�s �taient destin�s en partie � se rassurer pour les Isra�liens, je pense qu'il faudra certainement les d�manteler dans le temps et en tout cas arr�ter d'en construire si on veut la paix.
- Je pense que traiter de raciste Isra�l comme cela a �t� fait � la honteuse conf�rence de Durban est lamentable, honteux. Accuser Ariel Sharon de crime contre l'humanit� dans l'affaire de Sabra et Chatila est une idiotie: l'�tendue de ses responsabilit�s dans cet horrible massacre ont �t� �tablies et on est loin du crime reproch�, m�me si ses responsabilit�s sont patentes.
- Ceci dit, je suis pour une solution n�goci�e dans ce conflit. Je crois qu'il faut une solution politique bas�e sur la coexistence de deux �tats ind�pendants, l'�tat Palestinien et l'Etat Isra�lien, le retour d'Isra�l dans ses fronti�res de 1967 avec un partage de J�rusalem qui respecterai les lieux saints des diff�rentes religions, la fin de l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza et le d�mant�lement des implantations isra�liennes.
- Mais pour cela il faut arr�ter le terrorisme palestinien invivable pour la population isra�lienne et que les palestiniens s'engagent � reconna�tre dans les faits et non seulement sur le papier l'existence de l'�tat d'Isra�l. Il serait utile que les Etats Unis prennent un r�le plus important pour s�parer les bellig�rants et prot�ger les Isra�liens (la guerre contre le terrorisme commence l� aussi). L'Europe �tant totalement impuissante d'un point de vue international c'est aux am�ricains d'intervenir. La premi�re chose serait de r�tablir la confiance entre Palestiniens et Isra�liens, petit � petit, en arr�tant le terrorisme et l'intifada pour les uns, en se retirant des territoires pour les autres. Puis en reprenant les n�gociations sur la base de Camp David (juillet 2000), Taba (janvier 2001) et sur la base des rapports Mitchell et Tenet.
[UPDATE (08/03/2002): suprim� un paragraphe qu'� la relecture j'ai trouv� innapropri�]
05 avril 2002
>> Fatigu�, �puis�, la t�te dans le sac. Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme �a depuis le d�but de la semaine: le soir je tombe de sommeil. Heureusement en ce moment il fait un temps magnifique: ce soir je suis sorti du travail � quatre heures et demi et j'ai march� jusqu'aux jardins du Luxembourg en passant par St Sulpice (je travaille � Montparnasse). Temps doux et printanier, soleil, arbres couverts de petites feuilles vert tendre, les filles commencent � se remettre en jupe. Marcher dans les rues de Paris avec une douce musique dans les oreilles, m�diter un peu sur un si�ge au soleil dans les jardins du Luxembourg. Le bonheur est simple. Pour moi, parisien, les mois d'avril, mai et juin sont les plus agr�ables, les mois o� ma ville est la plus belle; et le passage � l'heure d'�t� nous donne un bon rab de jour le soir pour se promener. Tiens, ce qui me fait penser que si j'ai autant envie de dormir le soir c'est peut �tre d� au passage � l'heure d'�t� et aussi au fait qu'� cause de mon nouveau job je me l�ve quasiment une heure plus t�t! Trop ensuqu� pour y avoir pens� avant? D�cid�ment �a va pas fort! Basta! Vive le printemps!
>> Portrait de Hayao Miyazaki dans T�l�rama:
Le saccage de la nature, la pollution continueront � l'obs�der, comme en t�moigne une des s�quences les plus hallucinantes du Voyage de Chihiro, o� l'h�ro�ne lib�re un "dieu des rivi�res", englu� sous un tas d'immondices. Pour Miyazaki, tout est vivant, et les dieux sont partout : dieux de la poussi�re (ces petites boules noires qu'on retrouve de Mon voisin Totoro au Voyage de Chihiro), dieux des for�ts (avec les "sylvains", d�licieux petits gnomes lumineux qui vibrionnent dans Princesse Mononoke).
Autre clef de son oeuvre : le refus du manich�isme. Dans Princesse Mononoke, superbe fresque romanesque sur le Japon m�di�val et la f�erie des l�gendes ancestrales, personne, homme ou dieu, n'est tout bon ni tout m�chant. "Une forme de pens�e occidentale oppose l'obscurit�, symbolisant le mal, � la lumi�re, le bien, dit-il. Je ne crois pas en ce type de dualisme. Pour les Japonais, les dieux pr�f�rent l'obscurit� et se terrent g�n�ralement au fond de la for�t ou dans les montagnes."
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>> A lire, cet essai de Mario Vargas Llosa, dans "Le Monde": Apr�s le d�luge. Un compte-rendu de l'excellent livre de Jean-Marie Colombani: "Tous Am�ricains?"
Aux Etats-Unis, l'exercice de la solidarit� n'est pas un monopole d'Etat. Il se pratique � travers de multiples agents de la soci�t� civile, � commencer par les Eglises et les organisations de base (grass roots organizations), piliers de la participation d�mocratique, � travers, par exemple, le m�c�nat et le volontariat. Nombreux sont les mus�es, les h�pitaux, les orphelinats, les hospices am�ricains qui existent et fonctionnent sur la base du volontariat. Cette forme de solidarit� s'av�re - bien qu'elle ne soit ni publique ni bureaucratis�e - tr�s efficace. On l'a vu en Angleterre, un pays qui, au XIXe si�cle, a alphab�tis� la soci�t� dans des �coles financ�es et administr�es non par l'Etat mais par la soci�t� civile. Cela n'exclut pas, bien entendu, la n�cessit� d'une action directement assum�e par l'Etat dans de nombreux cas o� la soci�t� civile ne peut le remplacer ; cela met seulement en cause cette id�e que la solidarit�, au lieu d'�tre une obligation morale et une affaire d�centralis�e et privatis�e, soit une simple fonction administrative.
Aux Etats-Unis, les hautes sph�res du pouvoir politique laissent souvent � d�sirer et m�ritent les critiques les plus dures. Mais, en revanche, la base sociale reste toujours d�mocratique, active, elle implique massivement la population dans la vie de la commune, du quartier, voire de la rue. A ce niveau - celui de centaines de millions de citoyens anonymes - le lib�ralisme n'est en contradiction ni avec la solidarit�, ni avec les principes, ni avec l'humanit�. Au contraire, il concilie admirablement la libert� et un individualisme cr�ateur qui stimule l'initiative et se mat�rialise dans une vigoureuse dynamique sociale. C'est cette dynamique qui a permis aux Etats-Unis d'adapter ses industries � la r�volution informatique et aux nouvelles technologies � une vitesse extraordinaire, et d'�tre � la limite d'une soci�t� de plein emploi, pendant que les autres soci�t�s modernes, du fait du poids de leurs Etats, voient avec angoisse cro�tre in�luctablement ses indices de ch�mage.
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02 avril 2002
>> Dans les nouvelles personnelles aujourd'hui j'ai commenc� mon nouveau job: nouveau quartier de Paris, nouveaux coll�gues, nouveaux patrons, nouveau bureau, et nouveau PC qui n'a pas l'air mal. Apparemment je vais avoir � beaucoup utiliser Excel, PowerPoint et Word, et ce n'est pas pour me d�plaire. Je met environ trois quarts d'heure de porte � porte par le m�tro pour y aller, c'est pas trop mal. J'ai lu ma lettre de mission et jusqu'� maintenant je trouve �a int�ressant. Donc so far, so good. Pourvu que �a dure!
>> Vous savez quoi? L'actualit� me d�prime un peu. Non, pas le d�c�s de "Queen Mum", encore que! La situation en Isra�l, les attentats suicides l�-bas, les actes jud�ophobes de ces derniers jours en France�
Tiens, au fait, encore un bon blog fran�ais: Mangeclous.(Qui porte en plus le nom de mon h�ros pr�f�r� en litt�rature!). Il pointe sur cet article assez �clairant sur la situation en Isra�l et en Palestine, et, au del�, du reste du monde, du grand �ditorialiste du New York Times Tom Friedman traduit aujourd'hui dans "Le Monde": "Mensonges Suicidaires"; Lisez-le, je sais que �a a une chance de mettre pas mal de gens en col�re mais tant pis! Si vous �tes int�ress� par le sujet lisez aussi Ken Layne et Diana Moon, et Damian Penny, ces gens l� �crivent mieux que moi!
01 avril 2002
>> Elle va nous manquer (enfin, je parle pour moi, je ne sais pas pour vous�), oui, elle va nous manquer "Queen Mum". Avec ses robes jaune canari, rose bonbon ou bleu pastel, ses chapeaux extravagants assortis, son regard bleu plein de compassion et de dignit�. Elle �tait un peu excentrique, d�pensi�re, elle aimait le gin, les chevaux, le luxe, elle avait un sens de l'humour d�vastateur. Elle �tait compl�tement d�mod�e, survivance d'un autre �ge, pas politiquement correcte pour un sous. Elle �tait attachante avec ses airs de Mamie riche un peu d�cal�e. Ce n'�tait pas une sainte, loin de l�, mais dans ce monde de brute elle va nous manquer vous dis-je.
>> �Life is Fleeting, Man� (Newsweek): interview avec Bill Clinton.
Why do you think the right wing was so obsessed with you?
I think because I won. I think the people in the permanent right-wing establishment just thought they were entitled to rule. That�s why they were so traumatized when I got elected. A bunch of these guys never thought there would be another Democratic president. They thought they�d found a sort of formula to beat us.
[David] Brock [the ex-conservative hit man] says they knew all along that there was nothing to Whitewater and nothing to the Jones case. I think it was just a matter of power. I feel bad for them because I�m going on with my life and they should go on with theirs. Maybe it would be good for the new generation of leaders in our party if they [the right-wingers] stayed focused on me and they miss them, and then [we�d] win a lot of elections.
Why do they still beat up on you when you�re not in power anymore?
You know my favorite joke about the guy that falls off the edge of the Grand Canyon? He�s falling and he sees this little twig on the edge of the canyon and he grabs it. And the roots start coming out and he realizes he�s going to fall again, and he says, �God, why me? I am a good man. I work hard, I pay my taxes, I take care of my family. I�m a good citizen, why me?� This thunderous voice says, �Son, there�s just something about you I don�t like.�
You know, I�m having a really good time, so if they�re still concerned about me, I feel bad for them because I think they�re wasting a lot of time. Life is short. This is fleeting, man. I�m 55 years old and it seems like yesterday when I was 20. Plus�
Et lire aussi cet article de Newsweek.
>> Sur ce qui se passe au proche orient, il faut lire ce qu'�cris Jeff Jarvis et le petit post de Ken Layne sur le m�me sujet.
>> La s�rie d'actes antis�mites en France suscite l'indignation: (Le Monde).
Le week-end a �t� marqu� par une s�rie d'actes antis�mites en France. La synagogue de la Duch�re, � Lyon, a �t� attaqu�e par une quinzaine de personnes � l'aide de voitures-b�liers, samedi soir. Dans le m�me temps, un inconnu a fait feu � deux reprises sur une boucherie casher de la banlieue toulousaine. Dans l'apr�s-midi, un couple de jeunes de confession juive avait �t� agress� � mains nues et insult� � Villeurbanne, dans le Rh�ne. Dans la nuit de samedi � dimanche, ce sont les portes de la synagogue du quartier de Cronenbourg, � Strasbourg, qui ont �t� incendi�es. Puis enfin, dans la nuit de dimanche � lundi, une synagogue a �t� enti�rement d�truite � Marseille ; l'�difice "a �t� d�truit � 100 %", a indiqu� un porte parole des marins-pompiers.. C'est grave, tr�s grave! Br�ler des synagogues! Ca rappelle de tr�s tr�s mauvais souvenirs. Il y a eu pr�s de 400 actes anti-juifs en France depuis Septembre 2000. A quand un grand rassemblement � Paris pour d�noncer l'antis�mitisme, comme il y en avait eu apr�s Carpentras?
>> Livres en ce moment: Nick Hornby ("How To Be Good"); Jonathan Coe ("The Rotters' Club"); Roy Jenkins ("Churchill").
>> Musiques en ce moment: Mich Gerber ("The Endless String"); Sigur Ros ("Agaetys Byrjun"); Kings of Convenience ("Quiet Is The New Loud"); Zero 7 ("Simple Things"); Depeche Mode ("Exciter"); Leonard Cohen ("Ten New Songs"); Fiona Apple ("Tidal").